Titre | La Pachamama dans tous ses États : les leaders indiens réduits au silence par les entreprises minières dans le Nord-Ouest argentin | |
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Auteur | Maïté Boullosa-Joly | |
Revue | Cahiers des Amériques Latines | |
Numéro | no 82, 2016 L'extraction minière : entre greffe et rejet | |
Rubrique / Thématique | Dossier. L'extraction minière : entre greffe et rejet |
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Page | 71-94 | |
Résumé |
La poussée de l'extractivisme a pour conséquence la multiplication des protestations autour des questions environnementales. Cet article ethnographique traite des antagonismes sociaux et ethniques liés à l'extraction minière et des recompositions politiques que cela induit au sein du mouvement indien, sur la scène locale et nationale. Notre étude de cas concerne Amaicha et Quilmes, deux communautés indiennes du NOA, situées à 120 km de la mine à ciel ouvert de la Alumbrera. Cette proximité est une menace environnementale à plus ou moins long terme pour ces villages (contamination de l'air et de l'eau). Nous montrons comment la multinationale extractiviste s'est infiltrée peu à peu dans la vie de ces communautés. Le symbole de l'indien en tant que « gardien de la nature », ayant une relation privilégiée avec la Pachamama (la Terre-mère), a permis aux leaders locaux de gagner de nombreux combats agraires et sociaux. Nous analysons les stratégies employées par la Alumbrera et par le gouvernement argentin pour évincer toute contestation sociale et réduire au silence des militants qui représentaient auparavant des forces vindicatives importantes. L'attitude de la multinationale et du gouvernement vis-à-vis des populations paysannes et indiennes sont des sujets de polémiques et discordes idéologiques et politiques. Nous voyons comment cela a pu cliver ces communautés et, plus largement, le mouvement indien au niveau national. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
A consequence of the push towards extractivism is the multiplication of social conflicts over environmental issues. This ethnographic article explores the social and ethnic conflicts linked to mining and the political reconfigurations that this produces within the indigenous movement at local and national level. Amaicha and Quilmes, two indigenous communities in the Argentinean Northwest, are 120 kilometers from the La Alumbrera open cast mine. This proximity constitutes an environmental threat (because of air and water pollution) for the villages in the long run. It also represents, however, an asset for the implementation of local collective projects which are financed through the mines' “social responsibility” program. In this article I will demonstrate how this extractivist multinational company is increasingly involved in the life of both communities. The symbol of the indigene as “guardian of nature”, and her privileged relationship with the Pachamama (mother earth), has helped local activists win a number of agrarian and social battles. It is thus important to analyze the strategies employed by La Alumbrera and the Argentinean government to neutralize all social conflicts and silence the village leaders who have played an important role in the fight for their communities' rights. Both the mine and the government's attitudes towards peasant and indigenous communities are subject of ideological and political controversy and debate. I shall demonstrate how this has divided not only the villages but also the national indigenous movement. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://cal.revues.org/4347 |