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Titre Les faits divers de la fin du XIXe siècle
Auteur Anne-Claude Ambroise-Rendu
Mir@bel Revue Questions de communication
Numéro no 7, 2005 Espaces politiques au féminin
Rubrique / Thématique
Notes de recherche
Page 233-250
Résumé Dans le dernier tiers du XIXe siècle, les faits divers prennent leur forme définitive. La chronique est la plus lue et la mieux mémorisée. Elle ouvre des horizons sur la manière dont sont compris et interprétés les dérèglements de l'existence et témoigne d'un état des consciences et des sensibilités. Les faits divers sont habités par un double objectif : diffuser de l'information, statuer sur la normalité des conduites et infléchir les comportements. Littérature d'information, de distraction et d'assouvissement, ils fondent les principes de la narration médiatique, c'est-à-dire de la mise en spectacle du monde. Il n'y a pas de différence entre les histoires minuscules qui saturent la presse populaire des débuts de la IIIe République, les grandes affaires d'aujourd'hui et les reality show. Mais, parce qu'ils travaillent à construire une opinion, qu'ils alimentent des échanges rêvés et réels entre l'homme de la rue, la presse, les institutions françaises et les pôles de décision politiques, ils fonctionnent aussi comme production sociale. Autour de 1900, les figures de la modernité – mécaniques incontrôlables, cités déshumanisées, délinquances « nouvelles » – occupent de plus en plus de place dans le panorama des anxiétés et des aspirations. Ce faisant, le fait divers met en lumière des questions liées aux bouleversements sociaux : présence croissante des étrangers, évolution des rapports entre les sexes, comportements nouveaux de la jeunesse, rôle de la machine. Il vise également à fixer les conduites.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais During the last third of the 19th century, the news in brief column takes its final shape. This section is the most read and the best memorized. It opens up new horizons on the way small and big disruptions in people's lives are understood and interpreted. In its way, this column shows people's state of conscience and sensibility. The short news items are inhabited by a double objective: on the one hand to spread information and to give a ruling on behaviours'normality, to soften attitudes. As an informative literature, it establishes the principles of the narration in the media, i.e. a show of the world. There is no difference as regards the very nature of tiny stories which fill up the popular press of the Third Republic, nowadays scandals and reality shows. However, just because it helps people forming an opinion, because it fuels up dreamed or real exchanges between the man in the street, the press, the French institutions, it works as a means of social production. Around 1900, the figures of modernity – uncontrollable mechanics, dehumanized cities, new types of crimes embodied not only by gangs and hooligans but also by figures of female criminals and child murderers –, these figures of modernity take more and more space in the panorama of anxiety and aspirations. In so doing, the news in brief column highlights a certain number of questions linked with a social upheaval: an increasing presence of foreigners, a change of relationships between people of both sexes, new behaviours of the youth and the role of the machine. It also aims to normalize social attitudes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://questionsdecommunication.revues.org/5615