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Titre Passeurs de langues. Éléments pour une sociologie de la connaissance (2)
Auteur Jean-Yves Trépos
Mir@bel Revue Questions de communication
Numéro no 11, 2007 Malades et maladies dans l'espace public
Rubrique / Thématique
Notes de recherche
Page 389-411
Résumé Dans un précédent article (Questions de communication, 10, 2006), nous avons essayé de modéliser des situations de diglossie d'un point de vue sociologique. Dans le même esprit, nous nous intéressons ici aux multiples attachements que des personnes diglossiques mettent en œuvre dans le processus de changement circonstanciel de langue, un processus que nous proposons d'appeler « passage ». Nos observations ethnographiques de locuteurs de Plattdeutsch les montrent impliqués dans un courant de langues, qu'ils contrôlent parfois et par lequel ils sont parfois débordés. Cela conduit à prêter davantage attention au passage lui-même, plutôt qu'à la construction des identités linguistiques, dont s'occupent en général aussi bien les sociologues que les militants. Comment comprendre le processus d'alignement des personnes, des langues, des objets et peut-être des machines ? Nous postulons qu'il faut mettre en relation ces attachements aux avec un double processus : d'un côté, un processus de politisation, qui agence une hiérarchie de situations légitimées dans lesquels le passage de langues est possible et cadré ; de l'autre, un processus de cristallisation, qui enveloppe besoins, désirs, intérêts, etc., dans des dispositifs aléatoires et transitoires. Et parfois les deux processus se confondent.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In a previous article, we tried to modelize situations of diglossia, from a sociological point of view. Continuing with the aim of sociological modelization, we are more concerned here with the varieties of attachments diglossic people perform in the process of switching from one language to another, a process we propose to name « passage ». According to our ethnographic observations of plattdeutsch speakers, they seem to be involved in a stream of languages, sometimes controlling it, sometimes being overflowed. This requires to pay more attention to the passage for itself than to the making of linguistic identities, wich are generally under the scope of both sociologists and militants. How to understand the process by which people, languages, objects, and perhaps machines, are under alignment ? We postulate the attachments to these « happy outcomes » (Austin) must be related to two main processes of equipment : on the one hand, a process of politicization, managing a hierarchy of legitimate situations where performing passages are possible and framed ; on the other hand, a process of crystallization, wrapping needs, desires, interests, and so on, in random and transitory devices. And, sometimes, the two processes merge.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://questionsdecommunication.revues.org/7370