Titre | Si la politique est à l'origine du problème, comment des acteurs externes peuvent-ils faire partie de la solution ? | |
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Auteur | Shantayanan Devarajan, Stuti Khemani | |
Revue | Revue d'économie du développement | |
Numéro | volume 29, no 4, décembre 2015 | |
Page | 5-42 | |
Résumé |
Malgré un corpus important de recherche et de données probantes sur les politiques et les institutions nécessaires pour générer la croissance et réduire la pauvreté, de nombreux gouvernements n'adoptent pas ces politiques ou ne mettent pas en place ces institutions. Les avancées de la recherche depuis les années 1990 ont expliqué ce syndrome que le présent article appelle de façon générique « défaillance de l'État », en termes d'incitations pour les responsables politiques et les institutions politiques sous-jacentes à l'origine de ces incitations. Pour autant, l'aide au développement, qui vise à générer la croissance et à réduire la pauvreté, n'a guère évolué depuis les années 1950, époque à laquelle on pensait que le problème était dû à une défaillance du marché. L'essentiel de l'aide est encore fourni aux États sous forme de financements et de connaissances regroupés au sein d'un « projet ». En s'appuyant sur des études récentes sur les causes politiques de la défaillance de l'État, cet article montre comment l'aide au développement traditionnelle peut contribuer à la persistance des défaillances de l'État. Il propose un nouveau modèle d'aide au développement qui peut aider les sociétés à opérer une transition vers de meilleures institutions. Cet article suggère en particulier que des connaissances soient apportées aux citoyens en vue de renforcer leur capacité à sélectionner les dirigeants qui ont la volonté politique et la légitimité pour fournir les biens publics nécessaires au développement, et à les sanctionner s'ils n'obtiennent pas les résultats attendus. En ce qui concerne les transferts financiers qui, pour diverses raisons, doivent être fournis à l'État, cet article propose qu'ils soient fournis sous forme de paiement forfaitaire (c'est-à-dire non liés à des projets spécifiques), à la condition que l'État suive des politiques globalement favorables et mette l'information à la disposition des citoyens. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Despite a large body of research and evidence on the policies and institutions needed to generate growth and reduce poverty, many governments fail to adopt these policies or establish the institutions. Research advances since the 1990s have explained this syndrome, which this paper calls “government failure”, in terms of the incentives facing politicians and the underlying political institutions that lead to those incentives. Meanwhile, development assistance, which is intended to generate growth and reduce poverty, has hardly changed since the 1950s, when it was thought that the problem was one of market failure. Most assistance is still delivered to governments, in the form of finance and knowledge that are bundled together as a “project”. Drawing on recent research on the politics of government failure, the paper shows how traditional development assistance can contribute to the persistence of government failures. It proposes a new model of development assistance that can help societies transition to better institutions. Specifically, the paper suggests that knowledge be provided to citizens to build their capacity to select and sanction leaders who have the political will and legitimacy to deliver public goods needed for development. As for the financial transfer, which for various reasons has to be delivered to governments, the paper proposes that this be provided in a lump-sum manner (that is, not linked to individual projects), conditional on the government following broadly favorable policies and making information available to citizens.Codes JEL: O1, O2, O19, H1, H4. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EDD_294_0005 |