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Titre C'est l'heure du petit-déjeuner ? Rythme des repas, incorporation et classe sociale
Auteur Marie-Clémence Le Pape, Marie Plessz
Mir@bel Revue L'Année sociologique
Numéro Vol. 67, no 1, 2017 Sociologie de l'alimentation
Rubrique / Thématique
Études réunies et présentées par Thibaut de Saint Pol
Page 73-106
Résumé Le rythme alimentaire très structuré des Français a été amplement commenté, mais comment s'acquiert-il, comment se transmet-il ? L'article analyse le rythme des repas comme une technique du corps. Il s'appuie sur une enquête qualitative sur le petit-déjeuner dans les familles des couches supérieures des classes populaires ainsi que sur l'exploitation de l'enquête statistique INCA 2 (2006). Les parents enquêtés déploient d'importants efforts pour faire manger leurs enfants tous les matins dans un cadre familial. Toutefois ne pas prendre de petit-déjeuner renvoie à un rythme alimentaire alternatif, que les adultes de classes populaires ont adopté plus souvent que les membres des classes moyennes et supérieures. Nous montrons qu'inculquer le rythme alimentaire légitime est source de respectabilité pour les parents, confirmant leur statut social modeste mais intégré ; mais que ne pas déjeuner le matin peut être vu comme une technique du corps objectivement adaptée aux conditions d'existence des classes populaires. Certains enquêtés, sur des trajectoires sociales ascendantes, modifient leurs habitudes matinales, conduisant à analyser la plasticité des techniques du corps et le « travail de soi sur soi » en lien avec les petites mobilités sociales dans les classes populaires.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Breakfast time? Food rhythm, incorporation and social class
French people eat at very regular hours, but how have they learnt this food rhythm and how do they transmit it to their children? We analyse food rhythm as a technique of the body. We carried out a qualitative survey on breakfasting practices in the higher strata of the working class and analysed a national nutrition survey (INCA 2006). The interviewees remember that their parents tried to teach them to breakfast, all of them try to make their own children eat a breakfast, but many do not eat a breakfast. Skipping breakfast as a technique of the body may be adjusted to the family and work constraints that working-class households typically meet. Some interviewees, who are engaged in upward mobility, have carried out the « work by themselves on themselves » in order to adopt a technique more consistent with dominant food norms. Incorporating a food rhythm resorts to social stratification processes producing living conditions and social status.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_171_0073