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Titre Agenda décolonial pour les études frontalières au Brésil1
Auteur Adriana Dorfman, Arthur Luna Borba Colen França
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 31, 2017/1 Géographie politique et géopolitique brésilienne au XXI siècle + Varia
Rubrique / Thématique
Géographie politique et géopolitique brésilienne au XXI siècle
Résumé Pour soutenir l'étude des multiples territorialités présentes aux frontières sud du Brésil, ce travail propose d'envisager les études frontalières à la lumière de la pensée décoloniale. Le territoire étatique a joué un rôle unificateur, représentant une autre manière de domination et construisant la souveraineté de l'État. Le projet d'occupation capitaliste de l'espace par l'État moderne, légitimé par l'identité nationale et matérialisé sur le territoire, structure les frontières linéaires. En utilisant la bibliographie sur l'africanisme, l'orientalisme, l'occidentalisme et, particulièrement, sur la pensée décoloniale, nous explorons la connaissance des régions frontalières du sud du Brésil, à partir du travail de terrain, pour examiner les relations d'échelle et décrire les stratégies politiques et les territorialités qui s'y manifestent. Ainsi, nous espérons contribuer à la construction d'un agenda de recherche pour les géographes dans lequel la « colonialité du pouvoir » et la « pensée de frontière », expressions chères aux études postcoloniales, ne sont pas uniquement des métaphores culturelles. En soulignant les différentes cultures et leurs géographies et pour explorer les significations et les usages locaux de la frontière australe brésilienne, nous proposons une grille d'usages décoloniaux de zones de frontières, qui inclut des stratégies pour les services publics aux frontières marginales : instrumentalisation d'imaginaires nationalistes, usages tactiques de limites et, finalement, la gestion citoyenne de la frontière. L'arc dessiné depuis les propositions universelles de la théorie de frontière jusqu'à l'ascension des études locales doit aller un peu plus loin : comprendre les pratiques et les dynamiques de frontière comme étant suffisamment légitimes, fonctionnelles dans leur contexte et non illégales ni détournées. En résumé, comme des pratiques décoloniales de la frontière.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In order to support research on multiple territorialities in Brazilian borders in the south of the country, this paper proposes a review of Border Studies under the light of decolonial thinking. State territory has been a source of unity and dominance employed to build state sovereignty. The Modern State's capitalist project of occupying space legitimated by national identity and materialized on the territory, structures linear borders. Taking into account Africanism, Orientalism, Occidentalism and especially decolonial thinking, we explore situated knowledge of border regions in the South of Brazil, through fieldwork, to examine scale relations and to describe political strategies and territorialities. Thus, we expect to contribute to the construction of a research agenda for geographers in which "coloniality of power'' and ''border thinking'', expressions dear to postcolonial studies, are more than cultural metaphors. Highlighting the different cultures and their geographies and exploring local meanings and uses of the Southern borders of Brazil, we propose a grid of decolonial uses of borderlands which includes border strategies for public services in marginal borders; instrumentalization of nationalist imaginaries, tactical uses of limits and, finally, citizenly management of the border. The arc drawn from the universal propositions of border theory to the rise of local studies has yet to extend further, as to understand boundary practices and dynamics sufficiently legitimate, functional in their context rather than illegal or deviant: in short, as decolonial border practices.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/4181