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Titre Theories of the sentence in the psychologistic epoch (and shortly after)
Auteur Giorgio Graffi
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.32, n°2, 2010 Sciences du langage et psychologie à la charnière des 19e et 20e siècles
Rubrique / Thématique
Sciences du langage et psychologie à la charnière des 19e et 20e siècles
 Articles
Page 57-73
Résumé Le débat sur la notion de phrase qui se déroula dans la deuxième moitié du 19e s. est strictement lié aux critiques envers ce qui peut être appelé le «modèle du jugement » de la Grammaire Générale. Pourtant, les solutions proposées ont été assez diverses l'une de l'autre . La première critique détaillée du modèle du jugement est formulée par F. Miklosich, qui affirme que la phrase n'est pas nécessairement formée d'un sujet et d'un prédicat, et qui pense trouver un soutien pour son analyse dans la conception du jugement chez Brentano. Steinthal, même s'il soutient que la linguistique ne doit pas être fondée sur la logique, mais au contraire sur la psychologie, n'accepte pas l'analyse de Miklosich et considère chaque phrase comme composée d'un sujet et d'un prédicat. Paul et Wundt, quoique dans un cadre psychologique bien différent, partagent au fond l'opinion de Steinthal. D'autres linguistes (comme Wegener, mais aussi bien des néogrammairiens comme Delbrück et Meyer-Lübke) se concentrent sur le rôle de la phrase comme «unité de communication » . D'autres savants (par exemple, Bühler) remarquent le caractère unilatéral de tous ces conceptions de la phrase. Le livre de Ries (1931) est peut-être la dernière tentative pour concilier les différents points de vue, car il cherche à rendre compte à la fois des aspects psychologiques, communicatifs et grammaticaux de la phrase. Toutefois, il n'eut pas de succès (il fut sévèrement critiqué par Bloomfield et Meillet, entre d'autres) ; au contraire, la conception de Jespersen, élaborée dans les mêmes années que celle de Ries, et qui distingue nettement la notion de phrase de celle de prédication, conserve encore une influence aujourd'hui.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The debate about the notion of sentence which developed during the second half of 19th century is strictly connected with the criticisms of what can be called the “ judgment model” of the General Grammar tradition. However, the proposed solutions were largely different from each other. The first detailed attack against the judgment model came from F. Miklosich, who denied the necessity for the sentence to be formed by a subject and a predicate and believed that he found support in Brentano's views on the nature of the judgment. Steinthal, while maintaining that linguistics must be not based on logic, but on psychology, rejected Miklosich's analysis and analyzed every sentence into a subject and a predicate. Paul and Wundt (although within very different psychological frameworks) essentially followed Steinthal's path. Other linguists (e. g., Wegener, but also Neogrammarians such as Delbrück or Meyer-Lübke) concentrated on the communicative function of the sentence. Still other scholars (e. g., Bühler) observed the “ one-sidedness” of all such approaches to sentence analysis. Ries' (1931) book is possibly the last attempt at reconciling the different points of view, and aims at accounting for the psychological, communicative and grammatical aspects of the sentence. However, it was not very successful (it was sharply criticized by Bloomfield and Meillet, among others) ; in contrast, Jespersen's approach, worked out in the same years as Ries', and which neatly separates the notion of sentence from that of predication, is still influential today.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2010_num_32_2_3187