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Titre Philosophes du langage et autonymie : une déjà longue histoire
Auteur Philippe De Brabanter
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.27, n°1, 2005 L'autonymie
Rubrique / Thématique
L'autonymie
 Articles
Page 11-43
Résumé Nous tentons de montrer la richesse de la réflexion sur l'autonymie en philosophie du langage et de mettre cette réflexion en parallèle avec l'évolution de la discipline au cours des 120 dernières années. Les philosophes-logiciens de la fin du XIXe et première moitié du XXe siècle (citons Frege, Tarski et Carnap) aspiraient à construire, à l'usage de la science, des langages formels dépourvus des défauts des langues ordinaires. Mais le projet logiciste s'est révélé irréalisable et les préoccupations se sont déplacées des systèmes formels vers les langues naturelles et le langage. Dans le même temps, s'est substituée à un discours plutôt prescriptif une entreprise de description et d'analyse proprement linguistique, centrée principalement sur les phénomènes qui mettent en jeu la signification. Les théories avancées pour caractériser l'autonymie reflètent cette transformation de la discipline: on est passé de propositions (l'autonyme comme nom ou comme description définie) qui convenaient aux langages formels à des théories qui épousent mieux la diversité des manifestations réelles de l'autonymie. Ces théories permettent, entre autres, de rendre compte, avec une réussite variable, des cas nombreux où un fragment de discours semble être à la fois en emploi autonyme et en emploi ordinaire (cf. Ton «amoureux» est arrivé). Ces énoncés hybrides sont importants parce qu'ils touchent à des questions centrales en philosophie du langage, notamment le problème de la frontière entre sémantique et pragmatique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais This paper reviews the wealth of theories put forward by philosophers of language over the last 120 years to account for autonymy (= the mention of linguistic expressions), and relates these theories to the major developments undergone by the discipline. The philosophers-cum-logicians from the turn of the XIXth to the XXth century (notably, Frege, Tarski and Carnap) hoped to build formal languages for science that would not exhibit the flaws of natural languages. But their logicist project proved unfeasible and interest shifted from formal systems to language and ordinary speech. The largely prescriptive judgements of philosophers of language concurrently gave way to description and analysis of linguistic phenomena, with special focus on meaning. Theories of autonymy bear witness to these transformations: from proposals tailored to the characteristics of formal languages (autonyms as names or definite descriptions), they have evolved into accounts that allow for the diversity of autonymy-related phenomena. These theories provide explanations •some better than others •for the numerous instances of •simultaneous use and mention” of an expression (cf. Your •sweetheart” has arrived). Such hybrid utterances are important because they affect our ways of looking at some central issues in the philosophy of language, notably that of the semantics/ pragmatics interface.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2005_num_27_1_2048