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Titre La grammaire française à l'usage des Arabes (1854) de Gustave Dugat et Fārès Echchidiāk
Auteur Mahammed-Fadhel Bechraoui
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.23, n°1, 2001 Le traitement automatique des langues
Rubrique / Thématique
Le traitement automatique des langues
 Varia
Page 107-126
Résumé résumé : Au milieu du XIXe siècle paraissaient les premières grammaires arabes du français. En publiant, en 1854, la Grammaire française à l'usage des Arabes de l'Algérie, de Tunis, du Maroc, de l'Égypte et de la Syrie, Dugat et Chidyâq entendaient fournir la première grammaire du genre. Ils ignoraient cependant, qu'en Egypte était parue, déjà en 1849, celle de Khalïfa Mahmûd Effendi dans un ouvrage intitulé Instructions aux drogmans. Leur grammaire se présente dans sa globalité comme une traduction à partir de matériaux recueillis dans la production grammaticale de l'époque ; avec en plus, intégrés dans le corps du texte, quelques développements contrastifs avec la langue arabe et, hors texte, une liste d'expressions usuelles ainsi qu'un modèle d'analyse grammaticale. L'effort de grammatisation, vu l'abondance de la tradition autochtone, s'y était quasiment réduit à un travail d'adaptation et de traduction. L'idée d'un transfert à partir de la tradition grammaticale arabe était complètement écartée. Il avait fallu se préoccuper essentiellement de retrouver les bons équivalents arabes à la terminologie, aux exemples et aux paradigmes français. La tâche était d'autant plus difficile que les auteurs étaient venus à bout des ressources paradigmatiques de l'arabe classique comme des ressources terminologiques de la tradition grammaticale arabe. Le recours aux paradigmes dialectaux et les néologismes terminologiques montrent combien les besoins d'une grammaire bilingue, même s'il ne s'agit que d'une simple grammaire d'usage, ne se limitent pas aux informations fournies par les grammaires de la langue cible. La transcription est un autre problème auquel ces grammaires ne peuvent apporter de solution, et les auteurs n'ont malheureusement fourni aucun effort dans ce sens.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais abstract : he first Arabie grammars of French appeared in the mid- 19th C. In 1854, in Paris, Dugat and Chidyàq published their Grammaire française à l'usage des Arabes de l'Algérie, de Tunis, du Maroc, de l'Egypte et de la Syrie. They wanted to provide the first grammar of the kind. However, they did not know that in Egypt, Khalïfa Mahmûd Effendi had already published his own grammar in Instructions aux drogmans. Generally speaking, Dugat and ChidyAq's work appears as a translation based on material taken from the grammatical literature produced at that time, with, in addition, a few Arabic-related contrastive creations embedded in the text, and also a list of familiar phrases and a model of grammatical analysis — not included in the text. Considering the richness of the local tradition, the grammatization effort was almost limited to adaptation and translation. There was no question whatsoever of any transfer from the Arabic grammatical tradition. It became therefore naturally necessary to try and contrive appropriate Arabic equivalents for the French terminology, examples and paradigms. The task was all the more arduous as the authors had used up all the classical Arabic paradigmatic resources as well as the Arabic traditional terminological potential. The use of dialectal paradigms and the neologisms in the area of terminology show how the need for a bilingual grammar, even if it only means a simple practical grammar, cannot be reduced to the information provided by the target language grammars. Transcription is another hot issue which these grammars cannot adequately address and unfortunately, the authors have indeed done very little in this respect.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2001_num_23_1_2821