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Titre Éléments de pragmatique dans la grammaire, la logique et la théologie médiévales
Auteur Irène Rosier-Catach
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.20, n°1, 1998 Les Grammaires Indiennes
Rubrique / Thématique
Les Grammaires Indiennes
 Varia
Page 117-132
Résumé Au Moyen Âge, des éléments d'analyse pragmatique du langage se trouvent dans trois domaines différents. D'abord en grammaire : l'analyse de l'énoncé complet, sur la base de sources logiques (Aristote) et grammaticales (Priscien), mène les grammairiens du XIIIe siècle a s'interroger sur certains énoncés qui sont incomplets ou agrammaticaux, bien que doués de sens : ce sont des énoncés qui ont pour but d'effectuer une action, et non de la signifier. Ils étudient un certain nombre d'exemples d'énoncés de ce type, parmi lesquels se trouvent des formules liturgiques. En second lieu en logique : les logiciens utilisent la même distinction pour opposer les termes catégorématiques, qui signifient quelque chose (sujet et prédicat), et les termes syncatégorématiques qui effectuent une 'action de l'âme', comme la composition, la division, la négation, etc. Enfin, en théologie : la définition du sacrement comme 'signe qui effectue ce qu'il signifie' a des conséquences sur le plan linguistique ; elle conduit à s'interroger sur les conditions générales de l'acte effectué, et sur les éléments linguistiques de la formule qui en déterminent l'efficacité. L'analyse du serment, selon ses deux types (serment assertif, serment promissif), est une autre voie par laquelle les médiévaux, dans le domaine de la théologie morale, retrouvent l'opposition entre le dire et le faire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In the Middle Ages, a pragmatic analysis of language can be found in three different fields. First in grammar : while analysing the complete sentences, on the basis of logical and grammatical sources (Aristotle and Priscian), the grammarians of the 13th century question some sentences which are incomplete or agrammatical, while meaningful, and find that those sentences are meant to perform an action, rather than to signify it. They study examples of such sentences, among which are liturgical formulas. Secondly in logic : the logicians use the same distinction to oppose the categorematic terms which signify something (subject and predicate), and the syncategorematic terms which perform an 'action of the soul', such as composition, division, negation, etc. Thirdly in theology : adopting the definition of the sacrament as a 'sign which performs what it signifies', the theologians analyse the general conditions of the performed act, as well as the linguistic elements which determine the efficacy of the sacramental formula. The analysis of the oath, with its two species (assertive and promissive), is another path through which the medieval scholars, here in the field of moral theology, meet the opposition between what is said and what is done with language.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1998_num_20_1_2698