Contenu de l'article

Titre La notion de langage mental : problèmes récurrents de quelques théories anciennes et contemporaines
Auteur Jean-Michel Fortis
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.18, n°2, 1996 L'esprit et le langage
Rubrique / Thématique
L'esprit et le langage
 Articles
Page 75-101
Résumé Nous nous efforçons ici de séparer plusieurs thèses distinctes qui sont enveloppées dans l'hypothèse générale qu'il existe un langage de la pensée. Nous donnons d'abord un rapide exposé des bases historiques du concept de langage mental. Nous distinguons ensuite un inscriptionnalisme matériel (et ses diverses formes), qui postule que l'individuation d'une représentation est accomplie par une structure symbolique locale — et un inscriptionnalisme sémantique, qui postule que la réalisation d'une formule mentale suffit à la doter d'un contenu. Nous nous tournons ensuite vers la gnoséologie contemporaine et montrons que ces thèses dépendent et proviennent de conceptions encore plus générales, et qui posent que (1) certaines représentations sont intrinsèquement porteuses de signification, (2) la pensée est par nature compositionnelle, (3) les énoncés d'attitudes propositionnelles expriment adéquatement le contenu des croyances. Nous mettons en doute la validité de ces conceptions. Au cours de la discussion, nous signalons quelques similarités frappantes entre certains problèmes anciens et contemporains soulevés par la notion de langage mental.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais abstract : In this paper, I attempt to disentangle several distinct claims involved in the general hypothesis that there exists a language of thought. I give first a short historical account of the grounds of the concept of mental language. Next, I distinguish between (a) a material inscriptionalism (and the various forms of it), which relies on the local instantiation of a symbolic structure in order to individuate a representation and (b) a semantic inscriptionalism, which posits that the occurrence of a mental formula is by itself sufficient to endow a representation with content. Turning then to contemporary epistemology, these claims are shown to relate to, and originate from the still more general views that (1) some representations are intrinsic bearers of signification, (2) thought is compositional in character, (3) statements of propositional attitudes adequately express the content of beliefs. I question the soundness of those views. All along the discussion, I point to significant similarities between ancient and contemporary issues related to the notion of mental language.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1996_num_18_2_2461