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Titre ‪Ironice verheiratet? Thomas Manns frühe Novelle Der Wille zum Glück als eine narrative Konkretisierung von Nietzsches Zur Genealogie der Moral‪
Auteur Benjamin Biebuyck
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 60, 2017 Thomas Mann au tournant du siècle
Page 47-65
Résumé Pendant l'été 1896, la revue littéraire Simplicissimus publia en trois épisodes la nouvelle Der Wille zum Glück, que Thomas Mann avait écrite quelques mois avant, après un voyage commun en Italie avec son frère Heinrich. La nouvelle raconte l'histoire d'un artiste très malade ; sa vie est prolongée par son désir d'être uni avec sa bien-aimée – son ‘volonté de bonheur' –, jusqu'à ce que ce désir soit/assouvi. À cette époque, l'écriture de Mann fut fortement exposée à la constellation intellectuelle formée par Schopenhauer, Wagner et Nietzsche. Concernant l'influence de Nietzsche, les recherches se sont bornées jusqu'à présent à quelques références ponctuelles : le titre, l'expression « pathos de la distance », les images animales. Le but de cet article est de montrer que la nouvelle de Thomas Mann documente une réception intense notamment du troisième essai de la Généalogie de la morale de Nietzsche. Ainsi, l'artiste n'est pas un exemple de la fluidité de la volonté mais plutôt une variante atypique du prêtre ascétique, qui fonctionnalise dans la philosophie de Nietzsche la souffrance pour gagner le pouvoir. La concrétisation narrative de l'architexte de Nietzsche permet d'activer une forme d'ironie qui était nouvelle pour le jeune Mann et qui est visible seulement pour le lecteur averti : l'ironie intertextuelle, qui fait apparaître derrière l'allure tragique une toute autre dimension comique de la nouvelle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪In the summer of 1896 the journal ‪‪Simplicissimus ‪‪published in three instalments the novella ‪‪Der Wille zum Glück‪‪. Thomas Mann had written the text only a few months earlier, after a trip to Italy together with his brother Heinrich. It tells the life-story of a critically ill artist, who is kept alive by the desire to be united with his loved one – by his ‘will to happiness' –, until his desire is fulfilled. Mann's writing at this moment of time stood under the intellectual constellation of Schopenhauer, Wagner and Nietzsche. As far as Nietzsche is concerned, researchers have restricted themselves to punctual references: the title, the formula “pathos of distance”, animal imagery. Aim of this article is to demonstrate that the novella documents an in-depth and systematic reception of the third chapter of Nietzsche's ‪‪Genealogy of Morality‪‪. It turns out that the artist is not an example of the fluidity of the will, but rather represents an atypical variant of the ascetic priest, who in Nietzsche's philosophy functionalizes suffering in order to obtain power. The narrative materialization of Nietzsche's architext activates a form of irony that was new to the young Mann and only becomes visible for the informed reader: intertextual irony, which reveals behind the tragic appearance of the novella an entirely different comical dimension.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_060_0047