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Titre Les statistiques comme mode de communication politique. Le cas des premiers plans de développement au Kenya
Auteur Daniel Speich Chassé, Raphaël Botiveau
Mir@bel Revue Politique africaine
Numéro no 145, 2017/1 Raisons et imaginaires de la planification
Rubrique / Thématique
Le Dossier : Raisons et imaginaires de la planification
Page 85-108
Résumé Cet article porte sur l'histoire des statistiques et de la planification du développement. Il montre comment, à travers l'exemple du Kenya, le gouvernement par les nombres est devenu une norme. Les enquêtes statistiques sont comprises ici comme des exemples d'une « société globale » en référence au concept de « situation coloniale » de Georges Balandier. Je propose de voir les statistiques comme un mode de communication entre différents acteurs. Sur la base d'une brève histoire de la planification du développement dans le Kenya colonial tardif et dans les premiers temps de l'indépendance, l'article met en évidence l'usage des statistiques à des fins de communication par les administrateurs coloniaux, les experts des organisations internationales et les politiciens et bureaucrates africains qui prirent les rênes du pouvoir au début des années 1960. Je montre que, lorsque le développement est devenu la raison d'être des organisations internationales et des États nouvellement indépendants dans le Sud global, les débats collectifs sur la définition d'objectifs communs ont perdu en importance face à la prolifération de pratiques de planification chiffrée. Cette dé-politisation a fait de la communication statistique une importante source de pouvoir politique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Statistics as a Mode of Political Communication. The Case of Early Kenyan Development Plans
This paper focuses on the history of statistics and development planning. Kenya is used as an example to follow a world-wide convergence in governmentality in the course of which ruling by numbers became a norm. Statistical surveys are understood as instances of a “société globale” according to Georges Balandier's concept of the “situation coloniale”. I propose understanding statistics as a mode of communication between different stakeholders. Based on a brief history of development planning in the late colonial and early independent Kenyan state, the paper highlights the communicative use of statistics by colonial administrators, the expert staff of international organizations and African politicians and bureaucrats who took over government in the early 1960s. The main argument is that political debates about setting collective aims lost importance with the proliferation of statistically grounded planning practices, when “development” became a raison-d'être of new international organizations and of new states in the global South. This “depoliticization” made statistical communication an important source of political power.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_145_0085