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Titre « Alegres trabajan ya los negros del barracón » : la représentation de l'esclavage dans le cinéma prérévolutionnaire cubain
Auteur Emmanuel Vincenot
Mir@bel Revue L'Ordinaire des Amériques
Numéro no 215, 2013 Représentations des esclavages dans les Amériques
Rubrique / Thématique
Arrêt sur image
Résumé Cet article porte sur la production cinématographique cubaine antérieure à la Révolution de 1959 et s'intéresse plus particulièrement aux films, documentaires ou de fiction, ayant évoqué la question de l'esclavage. L'importation à Cuba de main-d'œuvre servile d'origine africaine, plus durable et massive que partout ailleurs en Amérique hispanique, a marqué de son empreinte la littérature nationale à partir du XIXe siècle, mais aussi le cinéma tout au long du XXe. L'analyse du corpus met ainsi en évidence un intérêt précoce pour le sujet, ce qui distingue le cinéma cubain des autres cinématographies du continent, et fait mentir l'idée habituelle selon laquelle l'évocation de l'esclavage n'aurait commencé qu'avec le cinéma révolutionnaire. Il apparaît également que le discours sur l'esclavage véhiculé par les films étudiés ne passe pas toujours sous silence la question de la violence et du racisme, mais tend à la minorer en mettant en avant les apports musicaux et folkloriques africains à la culture cubaine. Par ailleurs, on observe que le cinéma prérévolutionnaire a évacué la question du marronnage et des révoltes d'esclaves, contrairement au cinéma révolutionnaire des années 1970, qui reliera ce phénomène aux luttes anti-impérialistes de son époque.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article deals with Cuban cinematographic production prior to the Revolution of 1959 and focuses more specifically on documentary and fiction movies containing evocations of slavery. The importation to Cuba of enslaved manpower of African origins, more lasting and massive than elsewhere in Hispanic America, has left its print on national literature since the 19th century, but also on cinema throughout the 20th century. The analysis of the corpus testifies to an early interest for the subject, which distinguishes Cuban cinema from the cinematography of the continent and belies the common idea that the evocation of slavery started only in the revolutionary period. The discourse on slavery conveyed by the movies studied does not systematically ignore the question of violence and racism but tends to minimize it by putting in the forefront the African musical and folkloric contributions to Cuban culture. Moreover, it shows that prerevolutionary cinema evacuated the question of marooning and slave rebellions, contrary to the revolutionary cinema of the 1970s which connected this phenomenon to the anti-imperialist struggles of its time.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://orda.revues.org/548