Titre | Débattre de la différence des sexes, de la politique et de l'inconscient (texte suivi des observations de Jacqueline Rose) | |
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Auteur | Juliet Mitchell, Pierre Bras | |
Revue | L'Homme et la société | |
Numéro | no 203-204, octobre 2017 Corps sexué, corps genré : une géopolitique | |
Rubrique / Thématique | Corps sexué, corps genré : une géopolitique |
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Page | 39-70 | |
Résumé |
Juliet Mitchell répond à la lecture que Judith Butler fait de son livre Psychanalyse et féminisme. Dans sa réponse, elle commence par clarifier les termes de la discussion, montrant que l'intérêt de Butler pour l'hétéronormativité diffère de l'intérêt de Mitchell pour l'oppression des femmes. Cela les a conduites à utiliser des termes – plus particulièrement la formule « différence des sexes » –, de manières divergentes, et cela a entraîné confusion et incompréhension. Butler prétend que Mitchell identifie la différence des sexes avec le masculin et le féminin ; Mitchell soutient que ce n'est pas du tout sa perspective. Elle observe que le fait biologique d'être femme et la féminité psychique ne correspondent jamais pleinement. Ayant clarifié la signification et l'importance de parler de la « différence des sexes », Mitchell poursuit son dialogue avec Butler autour de quatre problèmes fondamentaux : la transmission intergénérationnelle de la culture et de l'oppression, la signification et le caractère variable de l'interdit inconscient, la relation entre l'inconscient et le désir, et comment formuler le devoir politique de lutter contre l'oppression des femmes.
Observations de Jacqueline Rose
Dans sa réponse à la lecture que fait Judith Butler du livre de Juliet Mitchell, Psychanalyse et féminisme, Jacqueline Rose montre que le fait d'avoir un corps donne forme à la construction discursive sur le sexe à travers l'importance du fantasme. Il ne s'agit pas de dire que le fait d'avoir un corps dicte quelles significations une personne donnera à sa vie, mais que la création d'une distinction entre les hommes et les femmes évoquera toujours mais de façon fortuite l'anatomie. Nous ne pouvons donc pas uniquement nous occuper des limites discursives du sexe, mais on doit aussi examiner la variété des fantasmes qui peuvent être produits par l'importance universelle des différences anatomiques pour l'inconscient. S'appuyant sur ses propres recherches pour comprendre la controverse entre Butler et Mitchell, Rose compare la transmission de l'oppression des femmes à la transmission d'un héritage ethnique, remarquant qu'il est dépendant des contingences de la pratique culturelle et des façons contingentes mais plus durables dans lesquelles cet héritage est soutenu par le fantasme. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Juliet Mitchell responds to Judith Butler's reading on Mitchell's Psychoanalysis and Feminism. Her reply begins by clarifying the terms of discussion, showing that Butler's interest in heteronormativity differs from Mitchell's own interest in the oppression of women. This has led them to use terms, most significantly “sexual difference,” in diverging ways, and this has caused confusion. Butler alleges that Mitchell identifies sexual difference with masculine and feminine; Mitchell argues that this is not her perspective at all. Mitchell observes that biological femaleness and psychic femininity never fully match up. Having clarified the meaning and significance of the invocation of “sexual difference,” Mitchell goes on to engage dialogue with Butler on four fundamental issues: the intergenerational transmission of culture and oppression, the meaning and variability of unconscious prohibition, the relationship between the unconscious and desire, and how to formulate the political task of contesting the oppression of women.
Discussion Paper
In her reply to Judith Butler's reading of Juliet Mitchell's Psychoanalysis and Feminism, Jacqueline Rose argues that embodiment shapes the discursive construction of sex through the significance of fantasy. This is not to suggest that embodiment legislates what meanings a person will assign to their life, but that the formation of a distinction between men and women will always but contingently invoke anatomy. We cannot therefore solely attend to the discursive limits of “sex,” but must also examine the variety of fantasies that can be produced by the universal significance of anatomical differences for the human unconscious. Drawing on her own work in making sense of Butler-Mitchell controversy, Rose compares the transmission of the oppression of women to the transmission of an ethnic heritage, noting that it is dependent upon the contingencies of cultural performance and the contingent but more enduring ways in which this heritage is sustained by fantasy. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_203_0039 |