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Titre Le "dire vrai" de l'aveu lors d'une confession criminelle
Auteur Zouhair Ghazzal
Mir@bel Revue Cahiers d'anthropologie sociale
Numéro n°13, 2016 Autour du crime
Rubrique / Thématique
Autour du crime. Yazid Ben Hounet, Deborah Puccio-Den [Dirs.]
 Articles
Page 40-59
Résumé La notion de « dire vrai sur soi-même » est une technique du rapport à soi qui a évolué dans le monde occidental à partir d'une mise en examen de la subjectivité dans son rapport avec la vérité. Une généalogie pourrait tracer le parcours historique du « dire vrai » à partir des mondes grec et romain jusqu'à la chrétienté médiévale et à la modernité des Lumières. Nous nous bornerons dans cet article à la relation entre le « dire vrai » et le monde pénal dans les tribunaux syriens contemporains. Le « dire vrai » dans le contexte pénal moderne demande en effet que le sujet avoue complètement, ce qui en soi-même ne se limite pas à un énoncé véridique, mais le dépasse en une performance publique. Il y a donc un aveu qui vient directement du sujet, et une vérité qui est construite à partir d'une interprétation du juge qui énonce le verdict final. La langue arabe permet de voir une telle dualité ambivalente entre, d'un côté, l'iʿtirāf, la confession ou l'aveu, et de l'autre, le iqrār qui implique une « admission » telle qu'elle est interprétée par un juge.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The notion of “saying the truth about one's self” is a technique that relates a person to one's self which is peculiar to the Western world, and which consists in an examination of subjectivity in relation to truth. An historical approach could trace the genealogy of such concept to its Greco – Roman roots, its Christian underpinnings in the Middle Ages, up to the modernity of the Enlightenment. What is of interest to us, however, is the relationship that is at work in contemporary Syrian tribunals between “telling the truth” and penal law. In effect, “to tell the truth” in a modern court of law demands no less than a full acknowledgment (confession) from the suspect regarding his or her criminal act, otherwise, evidence as constructed solely from the facts may not be enough to deliver a verdict. The Arabic language carries that subtle distinction, which is at the heart of the ambivalence of the institution of witnessing, between iʿtirāf, the full avowal and confession, and iqrār, which stands as the truth that has been acknowledged by witnesses and interpreted as such by the judge.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_013_0040