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Titre L'Église, la cité et la modernité
Auteur Florian Mazel
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 72, no 1, janvier-mars 2017 Archéologie romaine - Église et espace au Moyen Âge
Rubrique / Thématique
Église et espace au Moyen Âge
Page 109-120
Résumé Le dernier ouvrage de Dominique Iogna-Prat, Cité de Dieu, cité des hommes. L'Église et l'architecture de la société, 1200-1500, qui s'inscrit dans la postérité intellectuelle et chronologique de La maison Dieu. Une histoire monumentale de l'Église au Moyen Âge (v. 800-v. 1200), se présente comme un essai sur l'émergence de la ville en tant que figure symbolique et politique de la cité des hommes entre 1200 et 1700, et sur les effets de cette émergence sur l'Église, qui avait assumé cette fonction avant 1200. Il nourrit une réflexion ambitieuse sur les origines de la modernité, qui vise à dépasser les impasses de la philosophie politique, prompte à ignorer les siècles médiévaux et le moment scolastique, et à relativiser l'effacement de l'institution ecclésiale à partir de la Renaissance. Il rejette l'opposition binaire entre l'Église et l'État, propose une nouvelle périodisation de l'«entrée en modernité» et souligne l'importance des enjeux spatiaux (ici principalement en termes de représentation), s'inscrivant ainsi dans un courant de l'historiographie française attaché depuis plus d'une décennie à réintroduire la question de l'espace au cœur de l'histoire sociale et politique. La démonstration, stimulante, suscite cependant quelques interrogations. Celles-ci portent sur les effets de la Réforme protestante, la puissance croissante des États et le processus de «sécularisation» ou, plus encore, sur l'articulation entre une logique de polarisation de l'espace et une logique de territorialisation dans les pratiques de gouvernement et l'encadrement de la société, toutes deux promues par l'institution ecclésiale, avant les États eux-mêmes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

Dominique Iogna-Prat's latest book, Cité de Dieu, cité des hommes. L'Église et l'architecture de la société, 1200–1500, follows on both intellectually and chronologically from La Maison Dieu. Une histoire monumentale de l'Église au Moyen Âge (v. 800–v. 1200). It presents an essay on the emergence of the town as the symbolic and political figure of society (the “city of men”) between 1200 and 1700, and on the effects of this development on the church, which had held this function before 1200. This feeds into an ambitious reflection on the origins of modernity, seeking to move beyond the impasse of political philosophy—too quick to ignore the medieval centuries and the Scholastic moment—and to relativize the effacement of the institutional church from the Renaissance on. In so doing, it rejects the binary opposition between the church and the state, proposes a new periodization of the “transition to modernity,” and underlines the importance of spatial issues (mainly in representational terms). This last element inscribes the book in the current of French historiography that for more than a decade has sought to reintroduce the question of space at the heart of social and political history. Iogna-Prat's stimulating demonstration nevertheless raises some questions, notably relating to the effects of the Protestant Reformation, the increasing power of states, and the process of “secularization.” Above all, it raises the issue of how a logic of the polarization of space was articulated with one of territorialization in the practices of government and the structuring of society—two logics promoted by the institutional church even before states themselves.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_721_0109