Titre | Les puits du Ghetto : conflits de mémoire et logiques d'appropriation (Venise, 1450-1650) | |
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Auteur | Vincent Lemire | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 4, décembre 2001 L'espace des métiers dans les villes occidentales (XVIIe-XXe siècle) | |
Rubrique / Thématique | Études |
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Page | 105-125 | |
Résumé |
Les trois lions qui décorent les puits du ghetto de Venise ont-ils été gravés par les
autorités vénitiennes, par la communauté juive, ou par des propriétaires chré-tiens ? S'agit-il de lions de saint Marc, de lions de Juda, ou d'un blason familial?
Expriment-ils une souveraineté publique, communautaire, ou privée, sur ces
points d'eau? Les conflits de mémoire autour des puits du ghetto sont en fait les
révélateurs des logiques globales d'appropriation qui se déploient sur l'ensemble
du tissu immobilier de cet espace urbain disputé et négocié. Ils doivent être
replacés dans le cadre plus général des débats autour de l'étymologie du concept
juridique casacà (qui fonde les droits respectifs des propriétaires chrétiens et des
locataires juifs) et autour de l'étymologie du toponyme ghetto : casacà dérive-t-il
du vénitien casa ou de l'hébreu hazakh ? Ghetto dérive-t-il du vénitien geto
(fonderie) ou de l'hébreu ghet (divorce) ? Au-delà des querelles érudites, aujourd'hui largement dépassées, le véritable enjeu de ces conflits de mémoire est de
nous révéler les transferts culturels et les procédures de négociation qui ont fondé
l'insertion durable des communautés juives au sein du modèle urbain vénitien. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Ghettos wells: conflicts of memory and mechanisms of appropriation (Venice,
1450-1650)
Were the three lions that ornate Venice's ghetto engraved by the Venetian authorities, by the Jewish community, or by the Christian landowners? Are they lions of
saint Marc, lions of Juda, or do they represent a family blazon, thus indicating a
sovereignty over the wells that could be either public, private, or belong to the
community? The conflicts over the memory of the ghetto's wells actually reveal the
larger mechanisms of appropriation which show how real estate was negotiated
and fought for in this particular urban space. These conflicts must be understood
in the broader context of the debates over the etymology of the judicial concept of
casacà (on the respective rights of Christian owners and Jewish tenants) and of the
word ghetto: does casacà come from the Venetian word casa or rather from the
Hebrew word hazakah? Does ghetto derive from the Venetian geto (foundry) or
from the Hebrew term for divorce (get)? This article's aim is not to return to
scholarly erudition, but to show that these conflicts of memory reveal cultural
transfers and negotiation procedures that were essential for the long-lasting insertion of Jewish communities in the Venetian urban model. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_004_0105 |