Titre | Expertiser la ville ? : L'ingénieur, l'expert et le propriétaire face au projet urbain à Milan sous le fascisme | |
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Auteur | Alice Ingold | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 14, décembre 2005 La ville et l'expertise | |
Rubrique / Thématique | La ville et l'expertise |
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Page | 29-46 | |
Résumé |
Cette enquête propose d'interroger un cas d'école de l'expertise au cours d'une
opération d'urbanisme à Milan sous le fascisme, lorsque la municipalité transforme un boulevard en canal modifiant les biens immobiliers contigus et leur
destination, les quartiers et leurs fonctions. L'analyse propose de saisir la
tension sensible dans l'expertise entre un procédé, qui vise à décrire une réalité fixe
et incontestable, et un processus plusieurs fois interrompu, souvent contesté, au
cours duquel les relations entre experts et non-experts (convention, arrangements,
disputes) ont aussi conduit à stabiliser la réalité que les experts étaient chargés de
décrire. Il s'agit aussi d'ouvrir le champ de l'analyse au-delà du cercle habituel des
professionnels de la ville (ingénieur, architecte, géomètre) appelés à occuper la
position d'expert, pour s'intéresser au propriétaire, auquel la législation italienne
de l'expropriation donne une plus grande place. L'enquête propose ainsi d'interroger la diversité des grammaires d'expertise mobilisées par les différents acteurs
urbains, et d'analyser les registres dans lesquelles elles s'inscrivent, les représentations de la ville et les interprétations de la croissance urbaine qu'elles véhiculent.
Le calcul de la plus-value engage en effet des enjeux qui vont des immeubles
singuliers au projet urbain. Les débats pour sa répartition témoignent de divergences d'interprétation sur la centralité urbaine, sur l'orientation fonctionnelle à
donner au centre ancien de Milan, mais aussi sur la croissance urbaine. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Expertise the city: engineer, expert and private owner in Fascist Milan
This paper focuses on an ordinary case of expertise when the Fascist Municipality
of Milan decided to cover the canal of the city. In transforming the canal into a
circular Boulevard, it obliged the private owners near the canal to contribute to the
cost of the public works. I proceed through an analyse of the expertises and the
counter-expertises produced during litigations in order to define the amount to be
paid either as a contribution to the public works or as a compensation for them.
Focusing on the expert's position and their instruments, we observe the tension
between the expertise's procedures as a defined description of urban reality
and the expertise process. As the expertise goes on (5 years), the relationships
between experts and non-experts (litigations, law pursuits, compromises...) takes
an influential part in the results and transforms the expert into a mediator. The
aim of my investigation is to provide a new reflection about the urban actors, in
order to include – beyond the technical professions (engineer, architect, geometer)
and so called legitimated experts – the figure of the private owner. In fact the
expropriation's Laws in Italy (1865) provide the private owners the opportunity to
take place within the process of the expertise. So, one can observe the plurality of
voices, a plural grammar of expertise, founded on different visions of urban
growth, its costs and benefits. In expertise of buildings, experts also provide an
expertise of the urban project and the definition of the centrality in fascist city. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_014_0029 |