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Titre La naissance d'une cité ouvrière sous le Second Empire : Le territoire du comte de Madre
Auteur Claude Calvarin
Mir@bel Revue Histoire urbaine
Numéro no 36, mars 2013
Rubrique / Thématique
Passages et lotissements dans le paris du XIXe siècle
Page 105-132
Résumé À proximité de la barrière de la Chopinette, encore habitée par des commis de l'Octroi, Adolphe de Madre (1813-1894), un notaire parisien, achète un premier bâtiment sur ses fonds propres en 1852. Cette mise de fonds devient le gage d'un premier emprunt au Crédit Foncier, d'autres suivront au fur et à mesure de l'achat et du lotissement de terrains, essentiellement des jardins maraîchers, et de l'élévation de constructions pour ouvriers. Il achète ainsi 34 000m2 de terrain à différents propriétaires, à proximité de l'hôpital Saint-Louis. Il loue pour 18 ans ses terrains à de petits entrepreneurs, à charge pour eux de construire pour leur usage propre et de sous-louer des maisons qui lui reviennent en fin de bail. Entre 1861 et 1863, il construit ses propres bâtiments. Entrepreneurs et locataires appartiennent à un milieu populaire venu en majorité de province. Madre, imprégné des valeurs des catholiques sociaux, concrétise sa volonté d'entreprendre dans une stratégie du charitable qui le conduit à construire une cité pour des ouvriers méritants. Efficace homme d'affaires, rigoureux gestionnaire, habile homme de loi, il développe son projet sans aucune aide du gouvernement. Il est un des rares à avoir gagné de l'argent tout en étant charitable. À l'inverse de la cité Napoléon, les bâtiments de Madre se fondent dans le bâti avoisinant et quelques-uns, transformés au fil des usages, n'ont pas été détruits ; une récente réhabilitation prolonge leur existence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Birth of a Workers' Housing Project under the Second Empire Near the Chopinette Barrier, which was still inhabited by agents of the Octroi (the Paris city toll barriers), Parisian notary Adolphe de Madre (1813-1894) purchased a building using his own capital in 1852. This investment became collateral for an initial loan from Crédit Foncier, with other loans following thereafter as land plots were purchased and turned into lots (mainly for vegetable gardens) and housing for workers. Thus, Madre purchased 34,000 square metres of land from various owners, near Hôpital Saint-Louis. He let his lands to small entrepreneurs on 18- year leases. These entrepreneurs in turn built houses for themselves and for subletting, and the houses reverted to Madre at the end of the leases. Between 1861 and 1863, Madre had his own buildings built. The entrepreneurs and tenants were mainly from the working classes and the provinces. Madre, a staunch believer in social Catholic values, channelled his desire to become an entrepreneur into a charitable strategy of building housing for deserving workers. An efficient businessman, a strict manager, and a skilful legal expert, Madre developed his project with no governmental aid. He is one of the few to have earned money in a charitable endeavour. Unlike the Cité Napoléon, Madre's buildings do not stand out from surrounding buildings, and some of them, transformed for different uses over time, have not been demolished. A recent rehabilitation project has extended their existence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_036_0105