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Titre Le génocide pensé comme passage à l'acte de nature fanatique : quelles répercussions psycho-sociales ? : Une étude de cas menée à partir de la libre réalisation de l'arbre généalogique auprès d'un survivant de la Shoah
Auteur Muriel Katz-Gilbert, Giuseppe Lo Piccolo, Manon Bourguignon, Giacomo Mariconda
Mir@bel Revue Cahiers de psychologie clinique
Numéro no 49, 2017/2 Fanatismes
Rubrique / Thématique
Cliniques du fanatisme
Page 227-258
Résumé En tant que crime généalogique (Legendre, 1990. 1999), le génocide constitue un événement symbolicide majeur (Guyotat, 1985, 1995, 2005a). C'est en ce qu'il vise à éradiquer l'altérité-même des victimes qu'il peut être considéré comme étant de nature fanatique (Chouvier, 2017). L'extermination consiste par ailleurs en une profonde mise à mal du contrat narcissique primaire, secondaire et originaire (Aulagnier, 1975 ; Kaës, 2009) ce qui entraîne une catastrophe de la filiation (Waintrater, 2002) mais peut-être aussi de l'affiliation au groupe et d'identification à l'espèce humaine. Comment les victimes du crime généalogique auquel auront conduit les constructions idéologiques radicales prônées par les Nazis s'inscrivent-ils fantasmatiquement – ou non – dans leur lignée généalogique ? Nous formulons l'hypothèse que chez les survivants d'un tel crime de masse, la représentation fantasmatique de la généalogie présente des traces traumatiques relatives à la représentation de la capacité d'engendrer. L'originalité de nos travaux consiste à explorer cette hypothèse grâce à une médiation projective : la libre réalisation de l'arbre généalogique (Veuillet, 2003). Une étude de cas permet d'illustrer que les traces traumatiques concernent la fantasmatique originaire du sujet et qu'elles révèlent inconsciemment de certaines impasses identificatoires en lien avec les processus de subjectivation en jeu dans le triple contrat narcissique en question.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Viewing genocide as an action of a fanatical nature: what are the psycho-social implications?
Considered as a genealogical crime (Legendre, 1990. 1999), genocide represents a major “symbolicidal” event (événement symbolicide) (Guyotat, 1985, 1995, 2005a). It is through its aim to eradicate the very otherness of its victims that it may be viewed as being of a fanatical nature (Chouvier, 2017). Indeed, extermination consists of a profound undermining of the primary, secondary and original narcissistic contract (Aulagnier, 1975; Kaës, 2009) leading to a catastrophe of filiation (Waintrater, 2002), but perhaps also to an affiliation to a group and identification to the human race. How do the victims of the genealogical crime born of the radical ideological constructions supported by the Nazis integrate themselves phantasmatically – or not – in their genealogical lineage? We hypothesise that for survivors of such a mass crime, the phantasmatic representation of genealogy shows the signs of trauma relating to the representation of an ability to create. The original quality of our work is found in the exploration of this hypothesis using projective mediation: the free realization of the genealogical tree (Veuillet, 2003). A case study allows us to show that the signs of trauma concern the primary phantasy of the subject and that they subconsciously reveal certain identificational impasses relating to the process of subjectification at issue in the triple narcissistic contract in question.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPC_049_0227