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Titre L'idéologie desarrollista dans 2666 de Roberto Bolaño
Auteur Iris Cotteaux
Mir@bel Revue Cahiers des Amériques Latines
Numéro no 85, 2017 Le développement : vicissitudes d'une idée structurante
Rubrique / Thématique
Dossier. Le développement : vicissitudes d'une idée structurante
Page 109-123
Résumé Si le substantif « développement » est synonyme de « progression », de « croissance », d'« extension » ou de « progrès », peut-il qualifier l'Amérique latine, et plus précisément le Chili ou le Mexique postmodernes ? De nombreux discours officiels ont recours à ce terme, mais qu'en est-il des discours officieux, parmi lesquels figurent les discours littéraires ?Pour approfondir la question, nous nous demanderons quel discours tient un romancier chilien de notoriété internationale, Roberto Bolaño (1953-2003), sur le développement en Amérique latine, à travers son roman-phare, 2666, publié à titre posthume en 2004. Pour représenter une Amérique hispanique à la dérive à différents niveaux, l'écrivain opte pour une esthétique qui répond aux codes de la postmodernité littéraire, telle que la conçoit l'Égyptien Ihab Hassan dans The Postmodern Turn: Essays in Postmodern Theory and Culture (1987), soit fondée sur la fragmentarité formelle, sur le morcellement du personnage, sur une tonalité pessimiste et la parodie. L'analyse des procédés de cette esthétique de la dislocation nous permettra de nuancer le discours officiel qui tend à présenter les pays latino-américains comme « émergents ». Enfin, nous nous interrogerons sur les desseins d'un tel discours littéraire pessimiste sur le développement. En effet, Bolaño ne se contente pas de révéler ni de dénoncer en élaborant un contre-discours, mais il vise parallèlement à amener son lecteur, à travers l'humour et le genre policier, à l'éveil.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais If the substantive “development” is synonymous with “growth”, “expansion”, or “progress”, can it describe Latin America, and particularly postmodern Chile or postmodern Mexico? Numerous official speeches resort to this term, but what is the situation with unofficial speeches, among which are literary speeches?In order to go deeper into and to target the question, in this work, we will wonder which views express a Chilean novelist internationally known, Roberto Bolaño (1953-2003), on Latin-American development, through his masterpiece, the novel 2666, published posthumously in 2004. To portray a drifting Latin America at different levels, the writer opts for an aesthetic which meets the codes of literary postmodernity, as the Egyptian Ihab Hassan conceive it in The Postmodern Turn: Essays in Postmodern Theory and Culture (1987), that is to say based on formal fragmentarity, on character's disintegration, on a pessimistic tone and on parody. The analysis of the processes of this aesthetics of dislocation will allow us to shade the official speech which tends to present Latin-American countries as “emerging”. To finish, we will wonder about intentions of such pessimistic literary speech about development. Indeed, Bolaño doesn't content himself with revealing nor denouncing creating a counter-speech, but he aims at the same time at leading his reader, through humour and detective diction, to awakening.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cal/8298