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Titre L'injonction à participer au monde numérique
Auteur Serge Proulx
Mir@bel Revue Communiquer
Numéro no 20, 2017 L'hégémonie à l'ère du tout numérique
Page 15-27
Résumé Cet article interroge les discours des chercheurs qui mettent de l'avant, depuis les décennies 2000 et 2010, l'idée que le Web serait constitué par une « participation » des internautes au monde numérique. Mais qu'entendons-nous par l'expression « participation » : ne s'agirait-il pas d'une simple illusion, d'une ruse sémantique des puissants de ce monde pour exploiter plus subtilement leurs subordonnés ? Ou, au contraire, ce type d'interpellation pourrait-il conduire à distribuer plus démocratiquement la capacité d'agir vers des agents a priori éloignés des centres du pouvoir ? Participer suppose que l'individu prenne part à la situation de façon telle qu'il puisse éventuellement modifier cet état des choses par ses gestes contributifs. L'insistance rhétorique des analystes à constater l'existence de cette « participation » n'équivaudrait-elle pas à faire le jeu des grandes entreprises de l'Internet ? Aujourd'hui, une logique d'extraction de données qui fonctionne complètement à l'insu des personnes dont les traces d'activité font l'objet de la captation se met en place. Ces processus de captation permanente de la présence ouvrent la porte à une marchandisation permanente du temps humain et à l'implantation de nouveaux dispositifs de monétisation de l'attention.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article questions the discourses of researchers since the decades 2000–2010 who put forward the idea that the Web would be animated by a “participation” of the users to the digital world. But what does “participation” means exactly : isn't it a simple illusion, a semantic ruse of the powerful to exploit more subtly the users ? Or, on the contrary, could this type of interpellation lead to a more democratic distribution of the ability to act towards agents that are a priori remote from the centres of power ? To participate supposes that the individual takes part in the situation in such a way that he can possibly modify the state of things by his contributive gestures. Does the rhetorical insistence of analysts to find the existence of this “participation” not tantamount to playing the game of the big companies of the Internet ? Today, the capture of traces opens up to a permanent commodification of human time and the monetization of attention.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/communiquer/2308