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Titre La rénovation urbaine comme politique de peuplement
Auteur Thomas Kirszbaum
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 13, 2013 « Peupler la ville : les politiques de gentrification et bien d'autres choses encore… »
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Derrière le mot d'ordre désormais transnational de « mixité », la rénovation urbaine peut s'analyser comme un instrument de réaffectation spatiale des minorités car il s'agit de corriger voire d'effacer le legs historique des politiques ségrégatives du logement social. Aux États-Unis comme en France, les textes officiels affichent une neutralité ethno-raciale pour qualifier la mixité attendue. L'analyse de discours publics et d'entretiens conduits avec des acteurs nationaux et locaux révèle toutefois des différences marquées, voire contre-intuitives, dans la manière dont se trouvent mobilisées les catégories de classe et de « race ». Deux registres argumentaires sont identifiables : de nature sociale et économique aux États-Unis, de nature politique et ethnique en France. Le cas étasunien illustre la disjonction entre les objectifs de mixité des revenus et de diversité raciale dans un contexte de forte imprégnation des acteurs par les normes de non-discrimination. Dans le contexte français où les quartiers de minorités sont durablement délégitimés, la finalité de mixité « sociale » ne s'est pas émancipée d'objectifs ethno-raciaux.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Behind the transnational watchword of « mixed neighborhoods », urban renewal policies can be analyzed as instruments used to relocate minorities in the urban space, as they aim at correcting if not erasing the legacy of segregationist social housing policies. In the United States as in France, official documents set color-blind goals when describing the expected mixing of residents. The analysis of public discourses and interviews with national and local actors reveal however sharp and counter-intuitive contrasts in the way categories of class and race are mobilized. Two argumentative registers are recognizable: one of social and economic nature in the United States, one of political and ethnic nature in France. The American case illustrates a disjunction between the objectives of income mixing and racial diversity in the context of a strong appropriation of nondiscrimination norms by the actors. In the French context, where minority neighborhoods are lastingly delegitimized, the goal of « social mixing » has not been emancipated from ethno-racial objectives.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)