Contenu de l'article

Titre Habiter en construisant, construire en habitant : la « permanence architecturale », outil de développement urbain ?
Auteur Édith Hallauer
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 17, 2015 Politiques urbaines alternatives (2)
Rubrique / Thématique
Débats
Résumé Cet article interroge, au prisme des alterpolitiques urbaines, des démarches singulières voyant des architectes habiter sur le lieu même du projet urbain qu'ils ont en charge de réhabiliter. Ni tout à fait à l'initiative des municipalités, ni réellement issues d'une mobilisation sociétale, ces démarches se situent précisément dans l'interaction complexe entre refus de stratégies entrepreneuriales modélisées, soutien à des populations urbaines défavorisées, et ouverture des politiques urbaines à l'expérimentation. À l'opposé des médiatisées « résidences d'architectes », ces « architectes en résidence » transforment la figure démiurgique du concepteur en simple habitant de quartiers en rénovation. C'est principalement à travers l'étude de l'expérience récente de l'agence Construire à Boulogne-sur-Mer (2010-2013), concernant une rénovation en participation de soixante maisons de rue habitées, que l'auteur tente de relever les balises conceptuelles de ce que ces acteurs appellent la « permanence architecturale ». Après la contextualisation de cette démarche s'inscrivant à la fois dans l'histoire de la réhabilitation du logement en France et celle de la démocratisation culturelle, les sources, définitions et enjeux de cette notion sont étudiés à l'aune de démarches artistiques à l'histoire plus ancienne. Face à d'autres expériences comparables, l'enjeu d'une éventuelle institutionnalisation de ces pratiques émergentes est ensuite soulevé. Cependant, la fragilité de ces initiatives à très petites échelles témoigne de leur dépendance à l'égard des contextes et des acteurs ultralocaux, freinant leur normativité.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article examines through the prism of urban alterpolitiques some singular approaches, seeing architects living the place of the urban project that they have to rehabilitate. Neither entirely instigated by municipalities or actually derived from a social mobilization, these approaches are precisely situated in the complex interaction between refusal modeled entrepreneurial strategies, support for the urban poor, and opening experimentation in urban policies – including the symbolic aspects -. In contrast to the publicized "architect mansions", these "residential architects" are mutating the demiurgical designer feature into a simple invested inhabitant. It is mainly through the study of the recent experience of the Construire agency in Boulogne-sur-Mer (2010-2013), a renovation project of sixty inhabited houses, which the author attempts to identify key concepts of what his protagonists call "architectural permanence". After contextualizing this approach enrolling in both the history of the rehabilitation of housing in France and that of cultural democratization, the sources, definitions and stakes of this concept are studied in comparison of similar artistic approaches. Face to other comparable experiences, the issue of a possible institutionalization of these emerging practices is then lifted. However, the fragility of these initiatives at very small scales reflects their dependence on ultra-local contexts, slowing their normativity.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/5185