Contenu de l'article

Titre Mises en économie de la gestion de l'eau. La constitution négociée de flux d'eau, d'énergie et de capitaux dans le Sud-Est de la France des années 1950 à 2000
Auteur Alexandre Gaudin
Mir@bel Revue Géocarrefour
Numéro volume 92, no 1, 2018 La mise en politique des flux et circulations
Rubrique / Thématique
articles
Résumé En quoi une analyse en termes de flux environnementaux peut-elle renouveler les questions portant sur la marchandisation de la nature ? Cet article propose de traiter cette question en revenant sur l'histoire de l'aménagement hydroélectrique par Électricité de France et la Société du Canal de Provence de la Provence Orientale en France des années 1950 à 2000. L'analyse met alors en évidence, non pas tant un processus d'« accumulation par dépossession », que des négociations technico-politiques autour de la définition des contours de nouveaux flux d'eau, d'électricité et d'argent. On observe alors une variété de mises en économie de l'eau. Ces dernières donnent lieu à un mode de gouvernement par la redistribution de la rente hydroélectrique, articulant État, entreprise parapublique et société locale et à la fabrique d'espaces hydro-politiques en tension. L'étude montre également que l'entrée de l'eau dans des régulations marchandes n'évince pas les autorités et les institutions existantes mais conduisent à l'ouverture d'un jeu de pluralisme légal et normatif. La dispute de la rente hydroélectrique demeure encore l'objet de luttes socio-politiques marquées par des entreprises de dépolitisation (au sein d'arènes techniques) et de repolitisation (au sein d'arènes politiques et juridiques).
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais How would the sociology of environmental flow renew issues about commodification of nature? This article tackles this question by revisiting the history of the hydroelectric apparatus (Électricité de France and Société du Canal de Provence) in South Eastern France from the 1950s to the 2000s. It shows that there is not such a process of "accumulation by dispossession" than technico-political negotiations about the delineation of new flows of water, electricity and money. Different economicisation processes enable the hydroelectric apparatus to govern by the distribution of hydroelectric output (water, energy, money), including national and local state, para-governmental companies and local society. It contributes to the fabric of various hydro-political spaces. The study shows also that the commodification process does not oust existing authorities and institutions. It drives to legal and normative pluralism. Flows of water, electricity and money remain disputed between authorities and social groups through depoliticisation strategies (in technical arenas) and repoliticisation strategies (in political and juridical arenas).
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/geocarrefour/10269