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Titre Le recours constitutionnel contre le délit d'avortement et la voix des femmes : une étude des perceptions de l'expérience de l'avortement
Auteur Yang Hyunah
Mir@bel Revue Tracés
Numéro Hors-série no 17, 2017 Traduire et introduire les sciences sociales d'Asie orientale
Rubrique / Thématique
Corée du Sud : Yang Hyunah
Page 195-236
Résumé Cette étude est un examen critique de la décision constitutionnelle de 2012 concernant l'article 270 (Avortement réalisé par un médecin ou assimilé) du code pénal sud-coréen. Fondée sur une double approche légale et sociologique, elle analyse les résultats d'une enquête empirique sur les expériences et perceptions féminines de l'avortement. Ce faisant, nous cherchons à faire entendre la voix des femmes, de surcroît dans un contexte où la Cour constitutionnelle peine à la reconnaître ou à l'accepter, tout particulièrement quand il s'agit d'avortement. La première partie de notre article présente la situation de l'avortement en Corée du Sud, plus précisément son statut légal et sa réalité sociale. Bien que la plupart des cas d'avortement soient illégaux au regard de la loi, les enquêtes montrent que cette pratique est extrêmement courante en Corée du Sud. Est-ce que cela signifie que les femmes coréennes bénéficient d'un droit à l'avortement dans la pratique ? Comment pouvons-nous interpréter ce phénomène en tant que chercheuses féministes en sociologie du droit ? La seconde partie de notre texte privilégie une approche qualitative pour analyser le résultat de notre enquête. Elle explore comment les femmes parlent de leur expérience de l'avortement et comment celle-ci affecte leurs relations avec les autres, en particulier avec leur partenaire masculin. Elle montre également comment cette expérience influence la perception qu'ont les femmes des relations sexuelles ainsi que leur subjectivité sexuelle. Cet article soutient que si les décideurs politiques reconnaissent qu'aucune contraception n'est parfaitement fiable pour prévenir des grossesses non désirées, alors ils doivent aussi accepter les besoins qui en découlent pour les femmes. Il défend également l'idée qu'en Corée, l'avortement n'est pas seulement lié aux revendications d'autonomie des femmes : il correspond aussi à un besoin désespéré.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper is a critical review of the Constitutional decision held in 2012 regarding Article 270 [Abortion by the Medical Personnel] of the South Korean Criminal Code. Grounded on the “law and society” approach, our study investigates the result of an empirical survey on women's experiences and perceptions of abortion. In this way, we aim at making the women's voices heard, especially in a context where the Constitutional Court does not seem to acknowledge it, even when it comes to abortion. The first part of our article presents the main aspects of abortion in South Korea and focuses on its legal status and social reality. Although most cases of abortion are illegal according to the law, surveys show that this practice is extremely common in South Korea. Does it mean that, in practice, Korean women benefit from a right to abortion? As feminist socio-legal scholars, how are we to understand this phenomenon? The second part of this paper uses a qualitative approach to analyze the result of our survey. It explores how women express their experience of abortion and how it affects their relations with others, in particular with their male partner. It also shows how this experience affects women's perception of sexual relationships as well as their sexual subjectivity. This paper argues that if policy makers acknowledge that no contraception can perfectly prevent unwanted pregnancy, then they also have to accept the consequent needs of women. It also advocates that abortion in Korea is not only related to women's claim for autonomy, but can also be a desperate necessity.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/traces/7190