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Titre La patience de l'Autre : Asie, sciences sociales, traduction
Auteur Alain Delissen
Mir@bel Revue Tracés
Numéro Hors-série no 17, 2017 Traduire et introduire les sciences sociales d'Asie orientale
Rubrique / Thématique
Épilogue
Page 263-278
Résumé Pourquoi s'exposer à l'embarras de traduire les humanités et les sciences sociales de l'Asie ? Comment aller au-delà du constat d'un échange inégal entre le berceau occidental des disciplines et ce que proposent les penseurs du monde d'aujourd'hui ? En posant quelques jalons à partir de la Corée et de l'Asie, on esquisse des pistes de réflexion fondées sur une expérience pratique. La traduction est abordée selon plusieurs angles : des flux de traductions à ce que pourrait être un programme d'histoire culturelle qui saisirait traduction et traducteurs dans une histoire longue, ou la contribution de l'activité traductrice aux débats qui traversent monde savant et espaces publics. On en retient deux points. Un premier souligne un surinvestissement du côté des notions. S'y néglige le trouble que produisent des manières d'argumenter éloignées des normes qui s'imposent à nous. Un second dénonce une illusion : l'espoir que, face au rendement décroissant de nos disciplines, une nouvelle batterie d'idées vienne vite les régénérer. La patience de l'Autre – la traduction réflexive – produit au ras des textes des outils d'analyse fine que les « aires culturelles », souvent tentées par le commentaire surplombant, déjouent.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Why to engage in the ungrateful task of translating the social sciences of Asia? How to overcome patterns of unequal exchange between disciplines embedded in Western languages and fresh scholarly proposals elaborated in other languages of the world? Building on examples taken from Korea and Asia, this article aims at offering insights into translation, both as a practice and an object of research. Starting from a quick look at the Index translationum and flows of translation, it then broaches a programme designed at re-exploring cultural history from the angle of translations, and translators. It finally questions the location of translation in current academic and public debates. This paper also propounds two sorts of conclusive remarks. For one thing, it appears that translation studies overinvest in pondering concepts while under-investigating the more complex problems conveyed by the issue of argumentation, academic genres, and the normalization of scholarly writing. For another thing, too high expectations bear on less-translated languages when they are expected to quickly deliver new ideas to rejuvenate worn-out theories. Patient and reflexive translation might be a slow boat to Asia: it is a safe boarding for anyone who seriously wants to engage with otherness.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/traces/7221