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Titre ‪‫« Jean le C‪hanceux patauge dans le sang »‪ : ‫« ‪Figures renversées‫ »‪ du conte dans Le Nazi et le Barbier d'Edgar Hilsenrath
Auteur Andrée Lerousseau
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 61, 2017 Le conte comme esthétique et stratégie du détour dans la littérature et le cinéma
Page 25-43
Résumé L'article se propose d'analyser la façon dont Edgar Hilsenrath revisite le conte dans son roman Le Nazi et le Barbier, paru en traduction anglaise en 1971 à New York, et dont le manuscrit original ne trouvera un éditeur en Allemagne qu'en 1977. On s'attachera plus particulièrement au « retournement parodique » et à l'inversion des figures, motifs et personnages de trois contes des frères Grimm : Jean le Chanceux, en référence à la lecture que suggère Böll du roman tout entier, Dame Holle et Hansel et Gretel. Dans un détour par le conte comme stratégie narrative et un recours à l'esthétique du grotesque qui confère à la satire sa radicalité, Hilsenrath entend confronter la société allemande de l'après-guerre et la génération du miracle économique à cette catégorie d'hommes auxquels Hitler dut sa carrière et démonter par le biais de l'absurde à la fois les préjugés antisémites et le discours philosémite particulièrement répandu en Allemagne à l'époque qui sont à ses yeux les deux faces d'une même médaille. La refonte complète du conte dans une intensification de l'horreur apporte également la preuve que ce genre littéraire doit être reconsidéré après la Shoah, ce qui vaut également pour la satire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪This paper explores the provocative reappropriation and the parody of the German fairy tale tradition in Edgar Hilsenrath's novel ‪The Nazi and the Barber‪ which was first published in Germany in 1977 after several translations. The article focuses on three Grimms' fairy tales: ‪Hans in Luck‪, according to the interpretation of the roman suggested by Böll in his review, ‪Mother Holle‪ and ‪Hansel and Gretel‪. The narrative strategy of detour through the travesty of “untouchable” fairy tales and the recourse to the aesthe­tics of the grotesque is the way taken by the Jewish writer to face the after-war German society and the generation of the « Economic Miracle » with a past, which was widely denied, and with the type of ordinary people who made Hitler's assumption possible, and to figure and subvert both anti-Semitic racial stereotypes and a fallacious philo-Semitic discurse. The several transgressions in the novel make too the demonstration that both tale as a narrative and satire as literary device must be revisited in post-Holocaust literature.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_061_0025