Titre | Les études médiatiques dans les BRICS contre les bases de données occidentales : critique de la domination académique anglophone | |
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Auteur | Ilya Kiriya | |
Revue | Hermès (Cognition, Communication, Politique) | |
Numéro | no 79, 2017/3 Les BRICS, un espace ignoré | |
Rubrique / Thématique | Partie 1 : Des tensions pour une reconnaissance controversée |
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Page | 71-77 | |
Résumé |
L'idée de cet article est de mettre en question l'approche bibliométrique dans les recherches en matière des médias dans les pays BRICS. Cette approche est de plus en plus utilisée dans l'évaluation académique et d'une manière paradoxale de plus en plus dans les pays de « la nouvelle croissance économique », dont les BRICS représentent un cas important. Dans ces pays, les gouvernements sont même plus impliqués dans la construction des « universités d'excellence », un nouveau modèle qui remplace l'université comme institution de la reproduction de la culture. Dans ce processus, les bases des données des publications académiques deviennent un instrument important de l'évaluation managériale de l'efficacité de l'Université qui constitue à son tour le système des classements dans lequel les établissements russes, chinois, brésiliens deviennent de plus en plus présents. L'étude empirique sur les outils bibliométriques numériques montre clairement qu'ils privilégient davantage les publications anglophones, ce qui contribue largement à leur domination dans le raisonnement scientifique, les idées véhiculées par des revues scientifiques de la culture empirique anglophone issue des sciences sociales, ce que dévalorise la tradition de sciences humaines plus chère à l'école française.La deuxième conclusion que l'auteur tire de cette étude est qu'il est fort difficile de parler d'un groupe particulier des publications des études médias dans les BRICS tout simplement parce que d'une manière théorique ce groupe est très hétérogène. Parmi toutes les publications indexées dans le domaine des communications et cultural studies dans les BRICS, les deux tiers sont chinoises, ce qui rend ce pays incomparable avec d'autres.L'autre conclusion est qu'à part l'Afrique du Sud où les revues anglophones sont très présentes, les autres pays sont très détachés de l'agenda mondial des publications : les études brésiliennes et russes sont très peu citées par le monde anglophone et vice-versa. Cela est compréhensible du point de vue des classements universitaires dont le système a commencé à affecter ces pays assez récemment. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This paper is a critical analysis of the bibliometric approach in media research in the BRICS countries. This approach is increasingly used in academic assessments and, paradoxically, among the “new economic dragons” of which the BRICS are a prime example. Even the governments of these countries are becoming more involved in building up “universities of excellence”, the new model which is replacing universities as the institutions where culture is reproduced. In this process, databases of academic publications are becoming an important means of managerial assessment of university efficiency, which itself is becoming a classification system in which Russian, Chinese and Brazilian institutions are increasingly represented. This empirical study of bibliometric tools clearly shows that digital bibliometrics produce a bias in favour of publications in English, which contributes greatly to the predominance, in scientific reasoning, of ideas conveyed by scientific journals based on the empirical traditions stemming from the social sciences of the English-speaking world, thus devaluing the human sciences traditions preferred by French schools of thought.The second conclusion drawn by the author of the study is the difficulty of discerning any particular BRICS group of media studies publications, simply because of their theoretical heterogeneity. Of all the publications on communication and cultural studies indexed for the BRICS countries, two-thirds are Chinese, making it impossible to compare Chinese output with that of other countries.The other conclusion is that apart from South Africa, where English-language publications are very much in evidence, the other countries are rather isolated from the worldwide publications agenda : Brazilian and Russian studies are rarely cited in the English-speaking world and vice-versa. This is understandable from the point of view of the academic ranking system which has only recently begun to affect these countries. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_079_0071 |