Titre | Mémoire alpine et construction européenne | |
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Auteur | Anne Marie Granet-Abisset | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 92, no 2, 2004 Montagnes d'Europe. Acteurs, légitimation, délimitation | |
Page | 39-48 | |
Résumé |
Après des siècles de mise en périphérie politique, sociale et économique, les territoires et les sociétés alpines retrouvent une place centrale, loin des représentations qui leur sont habituellement accoles. Utilisant le contexte de la construction européenne, ils se revendiquent comme un modèle de régionalisation, comme un laboratoire d'expérimentation de nouvelles territorialités et de nouvelles politiques au sein de l'espace européen. En quittant les périphéries nationales pour une transnationalité centrale, leur position transfrontalière leur permet de légitimer leur existence, et d'affirmer la modernité de leur position, en avance sur l'histoire. Depuis une vingtaine d'années, les acteurs politiques locaux « fabriquent » des territoires transfrontaliers, en utilisant la tradition et l'histoire pour légitimer ces regroupements et les faire accepter par les populations. Ce sont par exemple les Escartons entre Briançonnais et Piémont, ou /Espace Mont-blanc entre Haute-Savoie, Valais et Val d'Aoste. Derrière ces projets se profile la question des bases à donner à ces nouvelles configurations territoriales et aux nouvelles manières, pour les habitants qui y vivent, de s'y inscrire. En d'autres termes, il s'agit de la construction d'une mémoire et d'une identité partagées : une mémoire au croisement entre mémoire et territoire, une mémoire présentée comme un outil fédérateur par ceux qui se la réapproprient ; en somme, un métissage entre mémoire transmise et mémoire « voulue » au service de l'affirmation d'un espace. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_2004_num_92_2_2291 |