Titre | L'Anthropocène et le temps des historiens | |
---|---|---|
Auteur | Grégory Quenet | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 72, no 2, avril-juin 2017 Anthropocène – Histoire du commerce (XVIe-XIXe siècle) | |
Rubrique / Thématique | Anthropocène |
|
Page | 267-299 | |
Résumé |
La notion d'Anthropocène a surgi si rapidement sur la scène politique et académique qu'il est parfois difficile de s'orienter parmi la masse des publications et des événements, et de situer les différents arguments. Cet article propose de prendre du recul en s'interrogeant sur ce que cette notion fait au temps des historiens. En l'absence d'une étude sociologique et intellectuelle qui cartographierait précisément les acteurs et les lieux, une approche généalogique permet de révéler un certain nombre de déplacements conceptuels depuis la proposition initiale : le passage d'un temps géologique à un temps historique a, en effet, transformé la nature de l'événement Anthropocène. De plus, la réponse des sciences humaines et sociales a été critique, révélant la tension entre, d'un côté, le label et le forum, de l'autre, le cadre analytique appliqué à des études empiriques. En définitive, la notion de période appliquée à l'Anthropocène pose un certain nombre de difficultés (téléologie, retour d'un global occidentalo-centré, synchronisation de l'histoire. . .), alors que la pluralisation des seuils et des césures temporelles apparaît comme un enrichissement de l'écriture de l'histoire, engageant de nouveaux chantiers de recherche ouverts à la matérialité et aux acteurs non-humains. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The notion of the Anthropocene has arrived so rapidly on the political and academic scene that it is sometimes difficult to orient oneself amid the mass of publications and events, or even to situate the different arguments presented. This article proposes to take a step back by examining the effects of this concept on historians' notion of time. In the absence of a sociological and intellectual study providing a precise map of the actors and places involved, a genealogical approach can reveal a certain number of conceptual displacements that have occurred since the idea was first proposed. In particular, the passage from geological time to historical time has transformed the nature of the Anthropocene as event. Furthermore, the response of the humanities and social sciences has been critical, revealing the tension between the Anthropocene as a label and forum for discussion, and the Anthropocene as an analytical frame applied to empirical studies. Finally, while applying the notion of period to the Anthropocene poses a certain number of difficulties (teleology, the return to a Western-centered vision of the global, the synchronization of history, etc.), the pluralization of thresholds and temporal breaks appears to enrich the writing of history, opening up new avenues of research receptive to materiality and to non-human actors. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_722_0267 |