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Titre Les strates de la ville de l'Anthropocène
Auteur Jan Zalasiewicz, Colin Waters, Mark Williams
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 72, no 2, avril-juin 2017 Anthropocène – Histoire du commerce (XVIe-XIXe siècle)
Rubrique / Thématique
Anthropocène
Page 329-351
Résumé Le tissu d'une ville correspond à une transformation de matériaux géologiques bruts en un assemblage complexe de nouveaux minéraux, fabriqués par des humains, et de roches, telles que l'acier, le verre, le plastique, le béton, la brique et la céramique. Cette activité est considérée en termes de « métabolisme urbain », avec des afflux et des flux quotidiens de personnes, de nourriture, d'eau et de déchets. Empruntée aux temps géologiques, une échelle de temps plus longue, de quelques années au millénaire, est adoptée ; elle reste pertinente pour le présent et les générations humaines futures. Dans les systèmes sédimentaires naturels, les flux de matériaux sont gouvernés par des forces naturelles, comme le climat et la gravité, et ils laissent des traces physiques dans les strates des rivières. Dans les villes, les flux de matériaux géologiques nécessaires à les construire et à les reconstruire sont réalisés par les humains et sont largement produits par les énergies fossiles stockées dans les hydrocarbures. Les assemblages de roches anthropogéniques et de minéraux qui en résultent peuvent être pensés comme des systèmes sédimentaires (et/ou des traces fossiles), fossilisables, à l'échelle de la planète. Extrêmement plus diversifiés que les strates géologiques naturelles, ils évoluent aussi bien plus rapidement, notamment en ce qui concerne les déchets. Considérer les villes par le biais d'une telle perspective peut devenir de plus en plus utile, compte tenu de leur nécessaire adaptation aux conditions changeantes de l'époque émergente, l'Anthropocène.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

The fabric of a city represents a transformation of raw geological materials into a complex assemblage of novel, human-made minerals and rocks such as steel, glass, plastics, concrete, brick, and ceramics. Its activity has been considered in terms of an “urban metabolism,” with day-to-day inflows and outflows of people, food, water, and waste materials. Here we take a longer time-scale of years to millennia, related to geological time-scales but still meaningful for present and future generations of humans, and consider cities as sedimentary systems. In natural sedimentary systems, such as those of rivers, the flows of materials are governed by natural forces such as climate and gravity, and they leave physical records of river-strata. In cities, the flows of geological materials needed for their construction and reconstruction are directed by humans, and largely powered by the fossil energy stored in hydrocarbons, rather than by gravity or the sun. The resultant assemblages of anthropogenic rocks and minerals may be thought of as sedimentary (and/or trace fossil) systems that are fossilizeable and now exist on a planetary scale. Far more diverse than natural geological strata, they are also evolving much more rapidly, not least in terms of their growing waste products. Considering cities through such a perspective may become increasingly useful as they come to be influenced by, and need to adapt to, the changing conditions of the emerging Anthropocene epoch.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_722_0329