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Titre Monnaies digitales et politique monétaire : beaucoup de bruit pour rien ?
Auteur Christian Pfister
Mir@bel Revue Revue française d'économie
Numéro Vol. XXXII, no 2, octobre 2017
Page 37-63
Résumé En dépit d'un encours global encore très faible par rapport à ceux des grandes monnaies de réserve, les monnaies digitales attirent beaucoup l'attention. L'article rappelle que c'est avant tout le mécanisme d'échange incorporé aux monnaies digitales (la technologie du registre distribué) qui devrait en faire le succès. Il montre qu'un usage répandu de ces monnaies n'a des chances de se produire que dans des conditions qui laisseraient foncièrement inchangée la capacité de la banque centrale à poursuivre un objectif d'inflation identique par les mêmes moyens que de nos jours, en fixant un niveau de taux d'intérêt. Néanmoins, quelques ajustements pourraient devoir être apportés à la définition des agrégats monétaires ainsi éventuellement qu'à la base et/ou aux ratios de réserves obligatoires. Même dans le cas extrême et très improbable où la banque centrale émettrait de la monnaie digitale accessible au public et où celui-ci l'adopterait massivement, le rôle des banques dans la distribution de crédit ne devrait pas être gravement compromis. Les banques pourraient toutefois disposer de moins d'informations directes sur les clients tandis que l'importance éventuelle du refinancement par la banque centrale dans les ressources des banques devrait inciter celle-ci à énoncer clairement une politique de prêteur en dernier ressort pour limiter le risque moral.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Monetary Policy and Digital Currencies: Much Ado About Nothing?
In spite of a still very low volume at the global level, in comparison with the main reserve currencies, digital currencies attract a lot of attention. The article reminds that it is above all the exchange mechanism incorporated in digital currencies (the distributed ledger technology) which should contribute to their success. It is shown that a widespread use of these currencies is likely to materialize only under conditions that would essentially leave unchanged the capacity of the central bank to pursue the same inflation target using the same instruments as today, by setting an interest rate level. However, some adjustments may have to be made to the definition of monetary aggregates and possibly also to the base and/or the ratios of reserve requirements. Even in the most extreme and unlikely scenario, where the central bank would issue CBDC the public would have access to and massively adopt, banks' role in distributing credit would likely not be seriously impaired. Banks might rather have less direct information on their clients. They would possibly also become more dependent on central bank refinancing, which would call for a clear and pre-announced lending of last resort policy in order to limit moral hazard considerations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFE_172_0037