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Titre Instituer l'incohérence. Aléa et hétérogénéité au sein du secteur assuranciel
Auteur Pierre François, Sylvestre Frezal
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol.60, no 1, janvier - mars 2018
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Comment comprendre qu'au cœur des outils mathématiques utilisés quotidiennement par des acteurs financiers se trouve l'assimilation de deux situations — les situations d'aléa et d'hétérogénéité — que les outils statistiques permettent très inégalement de saisir ? L'article retrace la façon dont l'amalgame entre les situations d'aléa et les situations d'hétérogénéité en vient à jouer le rôle d'une institution au sein du secteur assuranciel en distinguant, au sein de ce processus d'institutionnalisation, les moments d'appropriation souterraine et les temps de mobilisation. L'amalgame est d'abord lentement approprié par les professionnels des marchés financiers et de la banque, et c'est à partir de ces activités, qui lui sont contiguës, qu'il entre dans le secteur assuranciel. Deux épisodes de mobilisation sont alors déterminants, l'un portant sur la valorisation des entreprises engagées dans des opérations de fusion-acquisition, l'autre sur la mise en place de nouvelles règles prudentielles. Il est ensuite reconduit comme institution dans la pratique des acteurs, qui parfois y adhèrent de manière inconditionnelle, et parfois entretiennent avec lui une distance réflexive.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais How is it possible that at the core of the mathematical tools used by financial actors on a daily basis there lies a conflation of two situations — that of randomness and of heterogeneity — that statistical tools are very unequal in their capacity to grasp. The present article explains how this confusion came to be institutionalised in the insurance sector. It distinguishes, within this process of institutionalisation, between moments of mobilisation and periods of implicit adoption. After a long and chaotic history, starting in the seventeenth century and lasting till the Kolmogorov axiomatisation in the 1930s, the conflation came to be silently adopted by the actors involved in financial markets, and later in the banks, through the progressive use of models such as those developed under the influence of portfolio theory and the Black-Scholes formula. The banking sector and the models developed to deal with financial markets played a very important role in the penetration of this conflation into the insurance sector. Two moments of mobilisation were decisive, in the late 1990s and in the 2000s: the former had to do with the valuation of insurance firms involved in M&A operations, and the latter with the definition of new prudential rules now known as Solvency II. This conflation later came to be institutionalised within the practices of the actors.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sdt/1718