Titre | Le classement des publics aux guichets de la santé : raisons pratiques et travail discrétionnaire | |
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Auteur | Maud Gelly | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol.60, no 1, janvier - mars 2018 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Résumé |
Comment le travail de santé fabrique-t-il de l'inégalité ? L'article vise à expliciter les pratiques de classement des agents de santé publique et à dévoiler les formes de travail discrétionnaire à l'œuvre dans leur travail. Sur le terrain du dépistage du sida, les individus consultent tous pour le même motif, dans un cadre de consultation anonyme et gratuit. Celui-ci permet d'observer comment des soignants classent les usagers des services de santé dans des catégories de classe, de genre, sexuelles, « raciales », et différencient leur offre de biens de santé face à une demande identique. L'enquête, qui combine analyse d'archives associatives, analyse quantitative, entretiens avec des agents du dépistage et observation de leur travail dans des centres de dépistage publics et associatifs, met en évidence une faible prise en compte des appartenances de genre et de classe, et une racialisation des catégories sexuelles : seuls les hommes blancs sont interrogés sur leur (homo)sexualité et reçoivent des informations plus personnalisées, quand les femmes et les hommes non-blancs sont supposés hétérosexuels, et reçoivent dès lors des conseils plus standardisés, sauf lorsque les agents recueillent des informations biographiques plus précises au cours de consultations plus longues. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
How can providing health services generate inequality? This paper seeks to clarify the classifications practised by public health workers and to reveal the forms of discretionary practice implicit in their work. In a free and anonymous AIDS screening setting, everyone is present for the same reason. This makes it possible to observe how health service providers divide their clients into social categories such as class, gender, sexuality and race and offer different service responses to an essentially identical demand. The research analyses NGO archives, quantitative data and interviews with health workers, as well as observation of their work in public and at NGO screening centres. It shows that gender and class affiliations receive little attention, whereas racial and sexual categories are of prime importance. Only white men are asked about their (homo)sexuality and receive more personalised information. Women and non-white men are presumed to be heterosexual, and therefore receive more standardised advice, unless health workers obtain more accurate biographical information during longer consultations. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/sdt/1727 |