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Titre « Mes enfants l'heure est grave : il va falloir faire des économies » : La faillibilité comme mode de gouvernement des universités
Auteur Jérémy Sinigaglia
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 221-222, mars 2018 Politiques de la faillite
Page 20-37
Résumé L'article propose d'analyser les liens qui existent entre les récentes réformes de l'ESR en France, en particulier la loi dite LRU de 2007, et la situation financière des universités. L'hypothèse principale est que la faillibilité, entendue comme la perspective, la menace ou la crainte de la faillite, constitue un mode de gouvernement : par la mise en crise financière des universités, les autorités publiques se contentent de poser le cadre budgétaire de la réforme et délèguent aux acteurs concernés le choix des mesures concrètes à mettre en œuvre. Ainsi, la possible faillite des universités ne doit pas être analysée comme la conséquence malheureuse de l'application de nouvelles règles, elle doit être pensée comme un mode d'action publique à part entière. Cette « politique des caisses vides », construite méthodiquement par tout un enchaînement de réformes, n'a pas pour objectif de fermer les universités mais bien de forcer la conversion de ces établissements publics à un nouveau mode de gestion.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyzes the connections between the recent reforms of higher education in France, in particular the so-called LRU law of 2007, and the financial situation of universities. The main hypothesis is that fallibility understood as the perspective, threat or fear of bankruptcy, constitutes a mode of government: by precipitating the financial crisis of universities, public authorities limit their role to setting the budgetary framework of university reform and delegate to the actors concerned the choice of the concrete measures that should be implemented. Thus, the possible bankruptcy of universities should not be analyzed as the unfortunate consequence of the implementation of new rules, but rather as a full-fledged mode of public action. This “politics of empty coffers”, methodically built through a succession of reforms, does not aim at closing the universities but at forcefully converting these public institutions to a new form of management.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_221_0020