Titre | Le masque des experts. Puissance des chiffres et impuissance des « pauvres » | |
---|---|---|
Auteur | Raphaëlle Parizet | |
Revue | Cultures & conflits | |
Numéro | no 108, hiver 2017 Terrains économiques | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
|
Page | 77-105 | |
Résumé |
À partir de la fin des années 1980 et surtout des années 1990, les organismes multilatéraux – notamment la Banque mondiale à la suite de son aggiornamento – réorientent leur activité autour de politiques sociales de lutte contre la pauvreté : l'enjeu est de contrebalancer les effets jugés a posteriori néfastes des politiques d'ajustement structurel de la « décennie perdue » selon les mots du PNUD. C'est dans ce contexte qu'on assiste au Mexique à une systématisation des politiques d'administration de la pauvreté, qui concernent majoritairement les populations indiennes du fait des constructions statistiques, et passent par la production d'indicateurs de développement dans la lignée de l'IDH inspiré par Amartya Sen et diffusé par le PNUD depuis 1990. Cet article cherche à étudier les politiques de quantification aux mains d'un système expert auquel participent acteurs nationaux (économistes, statisticiens d'État) et acteurs internationaux (des organismes multilatéraux de développement) qui contribuent à construire l'impuissance des « pauvres » que sont les populations indiennes, au nom d'une rationalité chiffrée, et pourtant masquent les rapports de pouvoir et la manière dont les différents acteurs donnent un sens au « développement des Indiens ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
From the late 1980s and especially the 1990s, international organizations – notably the World Bank, following its aggiornamento – reoriented their activity around social policies designed to address poverty. Their aim was to offset the harmful effects of structural adjustment plans implemented during the period identified by the UNDP as a “lost decade.” In this context, Mexico has seen the implementation of systematic poverty governance policies, mainly targeting indigenous populations based on the composition of the statistical indicators on which the organization relied. In the 1990s, the UNDP transformed the landscape of development theory, measurement, and policy with the publication of its first annual Human Development Report, based on the Human Development Index initially established by Amartya Sen. This article analyzes the politics of quantification at the hands of an expert system involving national actors (economists, state statisticians) and international actors (multilateral development organizations). In the name of quantified rationality, this expert system contributes to the identification of deprived populations – including Indigenous peoples – as powerless. Yet, expertise masks the power relations involved in this relationship and the ways in which various actors make sense of the “Indigenous' development.” Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_108_0077 |