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Titre Boosts vs. Nudges from a Welfarist Perspective
Auteur Till Grüne-Yanoff
Mir@bel Revue Revue d'économie politique
Numéro vol. 128, mars-avril 2018 Philosophy and Economics : Recent Issues and Perspectives
Page 209-224
Résumé Cet article procède à une comparaison de deux formes de politiques comportementales, les boosts et les nudges, du point de vue des questions normatives auxquelles elles doivent répondre. Ces politiques s'inscrivent toutes les deux dans une perspective welfariste, i.e. elles veillent à respecter les attitudes subjectives et raisonnables des individus dans la détermination des jugements concernant le bien-être de chacun d'entre eux. Cependant, dans la mesure où ces deux formes de politiques comportementales affectent les comportements par des biais différents, leur adhésion au welfarisme n'induit pas les mêmes implications normatives. Les nudges affectent les comportements en agissant sur le contexte de choix en s'appuyant sur les résultats expérimentaux établissant une stabilité des relations entre les éléments du contexte et les comportements. Ce type d'intervention ne dépend pas du degré de compréhension ou de la participation active et volontaire des individus visés. Par conséquent, la justification des nudges repose sur la démonstration que l'intervention va permettre de corriger une erreur comportementale et effectivement mener à un meilleur résultat. Les boosts, quant à eux, affectent les comportements en améliorant les compétences des individus à la prise de décision via l'utilisation d'outils. Ce type d'intervention requiert la compréhension et la participation active et volontaire des sujets. Par conséquent, la justification des boosts ne dépend pas des questions normatives relatives à l'identification des erreurs ou à la détermination de l'amélioration effective du bien-être via l'intervention. Bien que les partisans des nudges puissent parfois répondre à ces difficultés normatives, il apparait que les boosts les évitent d'emblée. De ce point de vue, les boosts apparaissent préférables aux nudges.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper compares two kinds of behavioral policies, boost and nudges, with respect to the normative questions they need to answer. Both policies are committed to welfarism – i.e. to respecting individuals' subjective reflected attitudes as the basis of judgment about what is good for them. However, because the two policy types affect behavior change in different ways, different normative requirements arise from this commitment. Nudges affect the choice context so as to change behavior, making use of behavioral evidence for stable relations between contextual features and behavioral outcomes. This intervention works irrespective of the nudged individual's understanding, evaluation or participation. Consequently, it is the nudge proponent who must argue that in the planned intervention, the nudge corrects a mistake and leads to a better outcome that is not compromised by the nudging procedure. Boosts, in contrast, affect behavior by training people in the use of decision tools. This intervention works only with the boosted individual's understanding, approval and active participation. Consequently, the boost proponent does not need to answer the difficult normative questions of mistake, welfare improvement or procedural compromise. Although it might be that nudge proponents can answer these questions for many situations, they constitute a normative burden for nudges that boosts can avoid. In this regard, boosts are therefore preferable to nudges.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REDP_282_0209