Titre | Injonction de mixité sociale et écueils de l'action collective des délogés. Comparaison entre les années 1970 et 2000 | |
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Auteur | Marion Carrel, Suzanne Rosenberg | |
Revue | géographie, économie, société | |
Numéro | 2011 / Vol. 13, 2011/2 | |
Page | 119-134 | |
Résumé |
Cet article propose une analyse socio-historique du rapport des citoyens, en France, à la législation et aux programmes visant la mixité sociale. Alors que dans les « luttes urbaines » des années soixante-dix, il apparaissait légitime de s'opposer aux opérations urbaines visant à exclure les plus pauvres de la centralité, l'injonction de mixité sociale s'impose aujourd'hui davantage. Les associations et collectifs qui s'opposent à la démolition de logements ou à l'expulsion de locataires ont changé de discours et de répertoire d'action. Dans le même temps, l'acception collective de la catégorie du citoyen s'est diluée dans un rapport plus personnel aux institutions démocratiques, tandis que les professionnels se sentent illégitimes à conseiller juridiquement et stratégiquement les habitants des quartiers rénovés. L'article explore ainsi les pistes permettant d'expliquer la faiblesse du débat démocratique contemporain sur les enjeux des opérations de démolition-reconstruction, comparativement aux années soixante-dix. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Injunction to social mix and individualization. Genealogy of the obstacles to evicted tenants' collective action (1970's-2000's)This paper offers a socio-historical analysis of the relationship of French citizens to legislations and public policies' programmes aimed at developing social mix. While, in the seventies, opposition to urban renewal programmes excluding the poorest from the city centers was seen as a legitimate form of action, the injunction to social mix is nowadays largely imposed on people. Associations and collectives fighting against the demolition of housing or the expulsion of poor tenants have changed their discourse and repertoire of actions. The collective conception of the category of citizen has melded into a personal relationship to institutions, while French professionals feel no legitimacy to advise, judicially and strategically, the renovated neighbourhood's inhabitants. Finally, this paper tries to list the explanations of the contemporary lack of democratic debate about urban renewal projects in comparison with the seventies. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GES_132_0119 |