Titre | « Nos années de souffrance » Mémoire du Goulag et construction ethnique postcommuniste chez les Hongrois de Transcarpatie (Ukraine) | |
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Auteur | Anne-Marie Losonczy | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol. 41, no 1, mars 2010 Revue des livres | |
Page | 163-190 | |
Résumé |
Afin de saisir les processus de recomposition des formes de répression communiste dans la mémoire collective après 1989, nous examinerons la place qu'y occupe la déportation massive au Goulag des magyarophones de la Transcarpatie, annexée par l'URSS à la fin de 1944. Nous commençons par situer les multiples composantes du champ mémoriel centré sur le Goulag dans l'organisation sociale et politique des groupes magyarophones de la région frontalière de Transcarpatie, désormais ukrainienne, engagés dans la reconstruction de leurs identifications collectives. Il s'agit ensuite de saisir les tensions et les acteurs, le rôle de l'oblitération et du silence dans les modes d'énonciation et de ritualisation de contenus mémoriels diversifiés ainsi que leurs interactions et les espaces-temps qui les articulent. Enfin, le texte interroge le rapport entre ces figures de la mémoire collective informelle et formelle et l'ethnicisation politique de tendance isolationniste à l'oeuvre. Dans cette société régionale traditionnellement pluriethnique, les transactions interethniques et transfrontalières liées à la contrebande, au commerce informel et au tourisme « patriotique » assurent l'essentiel de la survie économique de la population. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
To understand how the collective memory has reworked forms of Communist repression since 1989, the author examines the place in this memory held by the massive deportation to the Gulag of Hungarian-speakers from Trans-carpathia, an area annexed by the USSR in 1944. Many aspects in this memory have a part in the social and political organization of the Hungarian-speakers who inhabit this border area, now part of Ukraine, and are reconstructing their collective identity. Light is shed on: the tensions and actors involved; the role of obliteration and silence in expressing and ritualizing this memory; and the space-time continuum that articulates memorial observances. Questions are raised about the relation between these figures of a formal and informal collective memory, on the one hand, and, on the other, the political “ethnicization” with isolationist tendencies that is at work. In this regional, traditionally multiethnic society, interethnic and cross-border transactions related to smuggling, informal trade and a “patriotic” tourism ensure the population's economic survival. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RECEO_411_0163 |