Titre | La synagogue de la Ghriba à Djerba. Réflexions sur l'inclusivité d'un sanctuaire partagé en Tunisie | |
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Auteur | Dionigi Albera, Manoël Pénicaud | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | no 274, avril-juin 2018 Prier aux Suds - Des lieux de culte entre territoires et mobilités du religieux | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 103-132 | |
Résumé |
À la fois lieu de culte et lieu saint, la synagogue de la Ghriba sur l'île de Djerba en Tunisie est un sanctuaire fréquenté conjointement par des fidèles juifs et musulmans. Ce type de « partage » relève d'un phénomène attesté dans l'ensemble du Maghreb sur la longue durée, mais qui s'est vu considérablement réduit à la suite de l'émigration progressive des juifs sépharades vers l'Europe et Israël à partir du milieu du xxe siècle. À Djerba toutefois, cette mixité interreligieuse a perduré, car une communauté juive a subsisté localement jusqu'à nos jours. En 2002, un attentat attribué à Al-Qaïda puis les conséquences de la révolution dite « de Jasmin » (2011) ont particulièrement limité cette inclusivité, ainsi que le retour ponctuel de ces juifs tunisiens en quête de racines. Le pèlerinage annuel revêt en effet une forte dimension mémorielle et identitaire valorisée par l'État au nom d'une mythique « convivencia ». Plus largement, cet article vise à appréhender cette hétérogénéité interconfessionnelle en questionnant la problématique de l'ouverture de ce sanctuaire emblématique des croisements dévotionnels entre juifs et musulmans au Maghreb. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Both place of worship and holy place, the Ghriba synagogue on the island of Djerba in Tunisia is a sanctuary attended jointly by both Jews and Muslims. This “sharing” is a long term phenomenon attested throughout the Maghreb, but elsewhere has been considerably reduced as a result of the progressive emigration of Jews to Europe and Israel in the mid-twentieth century. However these interfaith crossings have lasted in Djerba since a Jewish community has stayed locally until nowadays. In 2002, an attack imputed to Al-Qaeda and then the consequences of the so-called Jasmin Revolution (2011) further limited this inclusiveness, as well as the punctual return of these Tunisian Jews in search of roots. Indeed the annual pilgrimage has a strong memorial and identity dimension promoted by the State in the name of a mythical “convivencia”. More broadly, this article aims at understanding this heterogeneity by questioning the issue of the opening of this emblematic sanctuary of devotional crossings between Jews and Muslims in the Maghreb. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_274_0103 |