Titre | La construction d'un espace bouddhique vietnamien en France | |
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Auteur | Jérôme Gidoin | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | no 274, avril-juin 2018 Prier aux Suds - Des lieux de culte entre territoires et mobilités du religieux | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 235-257 | |
Résumé |
La pagode vietnamienne d'Évry, l'un des plus grands édifices bouddhiques d'Europe, est non seulement un espace de reterritorialisation du religieux en terre d'exil, mais également, en tant que symbole de la « vietnamité », un lieu de lutte symbolique pour la maîtrise de la mémoire collective légitime. Cet article propose une analyse socio-anthropologique du phénomène prenant en compte la diversité des acteurs engagés (laïcs, moines, associations antigouvernementales…) et leurs relations d'interdépendance contradictoires, ainsi que l'interconnexion du religieux avec les dimensions politique, culturelle et mémorielle, dans une perspective transnationale et diachronique. Nous montrons comment l'institutionnalisation du bouddhisme vietnamien, amorcée au Vietnam au xx
e siècle, et poursuivie en exil dans les différents pays de la diaspora, résulte d'une autonomisation du religieux par rapport à la tutelle de l'État, et se caractérise par sa dimension transnationale. Le bouddhisme vietnamien est ainsi amené à jouer un rôle prépondérant, via l'espace de la pagode, dans le devenir de la communauté vietnamienne exilée, quelles que soient les tentatives d'instrumentalisation dont il peut faire l'objet, notamment de la part d'associations militantes antigouvernementales et anticommunistes nostalgiques de l'ancienne République du Vietnam. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Vietnamese pagoda of Évry, one of the biggest Buddhist buildings in Europe, recreates a religious place for exile people. Moreover, in so far as it symbolizes Vietnamese identity, it is also a place where a fight for mastering collective memory can be undertaken. In this paper, we make an anthropological study of this social phenomenon, by taking into account the diversity of people involved (monks and members of the congregation, anti-governmental associations, etc.), and their interdependence or conflicts as well. From a transnational and diachronic viewpoint, we also try to show that religion is closely connected with political and cultural aspects of these people's situation. We show that institutionalization of Vietnamese Buddhism, that was initiated in Vietnam during the last century and was continued in the different countries where the diaspora is exile, is a transnational phenomenon, and results from a change in the position of religion, which is no more put under supervision of the Vietnamese state. In view of the importance of pagoda in people's daily life, and whatever attempts of using religion for political ends may be made (especially by anti-governmental and anti-communist activists who feel nostalgic for the South Vietnam Republic), Vietnamese Buddhism is consequently induced to play a leading part in the future of the Vietnamese community in exile. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_274_0235 |