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Titre Illusions de la transparence, ambiguïtés de l'information. Remarques sur la mondialisation des communautés éphémères.
Auteur Todd Gitlin
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro no 76, mars-avril 1996 Le temps de l'événement 2
Rubrique / Thématique
Le temps de l'événement 2
 Points de vue
Résumé En ces temps de communications transnationales où la diffusion accrue des images paraît menacer les régimes totalitaires et où une nouvelle conscience planétaire semble éclore, quels sont les effets réels de la télévision sur les publics nationaux et sur leurs dirigeants politiques? A travers l'examen de la couverture médiatique de la guerre du Golfe et de quelques autres conflits, l'article défend l'idée que, loin d'être débordés par les nouveaux circuits d'information, les gouvernants de la plupart des États-nation apprennent peu à peu à gérer ces dispositifs à leur profit de manière restrictive, sans que les publics semblent beaucoup s'en formaliser. L'évocation de drames humanitaires récents dont les journalistes ont largement rendu compte conduit à une réflexion sur la double émergence de communautés mondiales de bien-informés pouvant partager, à titre éphémère, les mêmes préoccupations, et de formes de complicité passive liées à une banalisation des images de souffrances lointaines. Par ailleurs, tout ce qui échappe au champ des caméras semble aujourd'hui sujet à caution, en vertu d'une illusion de transparence qui est loin de toujours jouer en faveur de la protection des plus faibles.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais At this time of transnational communication in which the intensified broadcasting of images seems to threaten totalitarian regimes and in which a new global awareness seems to be developing, what are the real effects of television on national publics and on their political leaders ? Based on a study of the media coverage of the Gulf War and several other conflicts, the author argues that, far from being helpless in the face of these new information channels, the governments of most nation-states are gradually learning to turn these devices to their own account, in a restrictive way and without much opposition. The recent humanitarian crises which received widespread coverage call for reflection on the dual emergence of global communities of well-informed people who can share the same short-lived preoccupations, and of forms of passive complicity related to the vulgarization of images of distant suffering. Moreover, today everything that escapes the cameras seems to be subject to doubt, by virtue of an illusion of transparency which often does nothing to protect the weakest elements of society.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/reso_0751-7971_1996_num_14_76_3713