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Titre Les États-Unis et l'Iran : de l'amitié à la rancœur
Auteur John Limbert
Mir@bel Revue Hérodote
Numéro no 169, 2ème trimestre 2018 Regards géopolitiques sur l'Iran
Page 67-82
Résumé Sans tomber dans une guerre ouverte, les États-Unis et la République islamique ont des rapports extrêmement tendus depuis quarante ans. Les différentes tentatives de se montrer plus positifs, d'améliorer la situation, se sont heurtées à l'immuable « loi des Mèdes et des Perses ».Les États-Unis et l'Iran ne sont pas près d'être des nations amies, mais les négociations qui ont mené à l'accord sur le nucléaire en 2015 (le JCPOA) ont démontré que les deux bords pouvaient atteindre un objectif commun de manière diplomatique, sans tomber dans les insultes, les menaces et les accusations. En un siècle, aux yeux des Iraniens, les États-Unis sont passés du stade d'ami à celui de profiteur, puis à celui d'ennemi et de bouc émissaire. Au départ, les Américains étaient du côté des Iraniens dans leur longue lutte pour la dignité et l'indépendance. Après la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, l'idéologie aveugle de l'anticommunisme et une forme de déni ont été le terreau de la situation suivante : les États-Unis étaient le « patron », la monarchie Pahlavi le « client ».Depuis 1979, les accusations et les reproches fusent des deux côtés, alimentés par la peur des autres États de voir un conflit éclater. À l'image d'un couple prisonnier d'un mariage malheureux, les relations entre les deux pays se résument généralement à une liste de reproches frisant l'autocomplaisance.L'administration Trump risque de perdre le bénéfice des quelques progrès réalisés par l'administration Obama. Au mieux, les deux pays retomberont dans le statu quo des trente-huit dernières années. Au pire, l'absence de communication et la méfiance, voire la moindre incompréhension, pourraient mener à un conflit majeur aux terribles conséquences pour ces deux pays.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Without falling into open warfare, the United States and the Islamic Republic have been estranged and hostile for almost forty years. Attempts to change the relationship into something more productive have foundered on the iron « Laws of the Medes and the Persians ».The US and Iran are not about to be friends. But negotiation of the 2015 nuclear agreement (the JCPOA) showed each side it can achieve goals with the tools of diplomacy instead of the traditional weapons of insults, threats, and accusations. In the last hundred years for Iranians the United States has gone from friend to puppet master to enemy and scapegoat. In Iranians' century-long struggle for dignity and independence, Americans were originally on the right side. After World War II, Americans let the cold war, blind anti-communist ideology, and willful ignorance create an unhealthy patron-client relationship with the Pahlavi monarchy.Since 1979, grievances on both sides, fed by third countries who fear any US-Iranian engagement, have continue to fester. Like a couple trapped in a bad marriage, interaction has been mostly reciting complaints with no goal beyond feeding self- righteousness. The new American administration risks undoing the modest gains its predecessor achieved. At best, the two sides will return to their « no war/no peace » condition of the last 38 years. At worst, lacking means of communication and deeply suspicious, a small misunderstanding could become a major conflict that would bring great harm to both sides.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_169_0067