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Titre Les organisations et le travail artistiques sont-ils contrôlables ?
Auteur Eve Chiapello
Mir@bel Revue Réseaux (communication - technologie - société)
Numéro no 86, novembre-décembre 1997 Modèles et acteurs de la production audivisuelle.
Rubrique / Thématique
Modèles et acteurs de la production audivisuelle.
Résumé La définition de l'art héritée de l'époque romantique suppose que l'art «véritable» doit être totalement libre et au service exclusif de lui-même. Toutes les formes de contraintes et de contrôle sont dès lors conçues comme destructrices. Pourtant, l'art est produit de nos jours de plus en plus en relation avec des organisations et dans un cadre collectif, contexte qui suscite forcément certaines formes de contrôle. L'auteur de cet article a donc d'une part cherché à comprendre quelles sont les formes de contrôle et les formes d'art qui sont au centre de l'accusation selon laquelle le contrôle pourrait tuer l'art, et d'autre part à identifier les formes de contrôle à l'oeuvre en ce qui concerne les productions les plus innovantes qui forment aussi « a priori » les terrains les plus hostiles à toute forme de contrainte. Quatre sources de contrôle sont mises au jour : l'auto-contrôle, le contrôle par l'idéologie romantique, le contrôle par le don et le contrôle par une structure adhocratique. Le paradoxe est que ces quatre sources de contrôle qui sont en rupture avec la gestion traditionnelle se trouvent aujourd'hui incorporée dans les réflexions du management le plus moderne, ce qui ne devrait pas manquer d'affecter la réticence historique des artistes à l'égard du management.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The definition of art inherited from the Romantic era implies that «true» art must be totally free and exclusively in its own service. All forms of constraint and control are therefore seen as destructive. Yet art today is increasingly produced in a relationship with organizations and in a collective context which necessarily produces certain forms of control. The author has therefore tried here both to define this control and the forms of art at the centre of the accusation that control could kill art, and to identify the forms of control at play in the most innovative productions which are also, "a priori", the most hostile areas to any form of constraint. Four sources of control are distinguished: self-control, control by romantic ideology, control through a gift and control by an adhocratic body. The paradox is that these four sources of control, which break away from traditional management, are today part of the reflection of the most modern management. It seems very likely that this will affect artists' historical reservations vis-à-vis management.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/reso_0751-7971_1997_num_15_86_3113