Contenu de l'article

Titre Une succession d'empires : Les historicités d'une société maghrébine (1860-1930)
Auteur M'hamed Oualdi
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 72, no 4, octobre-décembre 2017 Temporalités du moment colonial – Économie et expérience naturelle
Rubrique / Thématique
Temporalités du moment colonial
Page 1055-1083
Résumé En étudiant un conflit juridique transméditerranéen autour de la succession d'un ancien ministre tunisien mort à Florence en 1887, cet article appelle à une écriture de l'histoire du Maghreb contemporain qui ne soit pas seulement conçue à partir de l'étude des sources coloniales européennes ou selon une temporalité coloniale mais qui puisse emprunter d'autres cadres d'analyse. Il s'agit aussi de prendre en compte le chevauchement des temporalités impériales française et ottomane en Méditerranée jusqu'aux années 1920, ainsi que la multiplication des litiges nés avant la colonisation de la Tunisie, des dissensions qui continuaient à fournir des raisons d'agir durant la période coloniale. Reconsidérer ces conflits non pas à l'aune de la colonisation mais selon leurs multiples temporalités et en diversifiant les sources nuancerait largement l'idée d'une absence de sources dites « locales » souvent avancée dans les études d'histoire coloniale du Maghreb. Tout autant que les parties prenantes européennes, les acteurs maghrébins impliqués dans des litiges juridiques furent à l'origine d'une profusion documentaire. Ils n'ont cessé de produire des preuves écrites et des justifications – y compris littéraires – en langue arabe pour appuyer leurs argumentaires. Les archives coloniales n'ont capté qu'une partie de ces écrits et donc des sources disponibles pour raconter une autre histoire contemporaine du Maghreb.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Imperial Legacies: The Historicities of a Maghrebian Society (1860-1930)Through the study of trans-Mediterranean legal conflicts over the inheritance of a former Tunisian minister who passed away in Florence in 1887, this paper calls for a new interpretation of the history of modern North Africa. Rather than being based on a close reading of colonial primary sources or depending on a single colonial temporality, this new interpretation must incorporate other analytical frameworks. It must also take into account both the overlap of French and Ottoman imperial temporalities that persisted across the Mediterranean until the 1920s, and the increasing number of litigations initiated before the French colonization of Tunisia—legal cases that were still influencing the rationales of North Africans during the colonial period. Analyzing these litigations not only in terms of their colonial context but also according to other temporalities, as well as diversifying our sources, will allow us to nuance the commonplace, often reiterated in scholarly works on colonial North Africa, that there is a dearth of so-called“local”documentation. North African men and women involved in litigations contributed alongside Europeans to the writing of a huge amount of legal evidence and literary argumentations, including in Arabic. Such sources were not always filed in the colonial archive. They are, however, of paramount importance for conceiving a new interpretation of the modern history of North Africa.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_724_1055