Titre | Des paniques morales spontanées ? Le cas de la “rumeur d'Orléans” | |
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Auteur | Jean-Michel Chaumont | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 43, no 1, 2012 Paniques et croisades morales | |
Page | 119-137 | |
Résumé |
Analysée par Edgar Morin et son équipe dans l'ouvrage du même nom, la célèbre rumeur d'Orléans (1969) est donnée par Goode et Ben-Yehuda (2009) pour l'exemple par excellence d'une panique morale spontanée. A partir de sources négligées par Morin, nous montrons qu'il a omis de prendre en considération l'impact potentiel probable de campagnes de lutte contre la traite des femmes menées depuis des décennies par quantité d'associations tant au niveau national qu'international. Nous en concluons que si cet exemple unique (chez Goode et Ben-Yehuda) de panique morale vraiment spontanée doit plutôt être appréhendé comme le résultat involontaire d'une croisade morale, il y a lieu de penser qu'aucune panique morale ne peut survenir sans qu'une croisade morale ne la précède. Nous plaidons donc pour inclure les moral panics studies dans l'ensemble plus large des recherches consacrées aux croisades morales. De facto, c'est ce que font déjà les nombreux analystes de paniques morales qui prennent pour objet privilégié les discours alarmistes des entrepreneurs de morale plutôt que les réactions supposément paniquées de segments significatifs des populations auxquelles ils s'adressent. Il s'agirait en somme d'aligner les objectifs déclarés sur les pratiques effectives. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Analysed by Edgar Morin and his team in the work of the same name, the celebrated rumour of Orleans (1969) is cited by Goode and Ben-Yehuda (2009) as the example par excellence of a spontaneous moral panic. Using sources neglected by Morin, we show that he failed to take into account the probable potential impact of campaigns against the trafficking of women carried out for decades by many associations, on both a national and international level. Hence we conclude that if this unique example (for Goode and Ben-Yehuda) of truly spontaneous moral panic should rather be understood as the unintended result of a moral crusade, we are led to think that no moral panic can occur without a moral crusade preceding it. So we feel that moral panic studies should be included within the broader field of research devoted to moral crusades. De facto, that is what many moral panic analysts are already doing, taking the alarmist talk of the moral entrepreneurs as their target object rather than the supposed panicky reactions of significant segments of the populations they are addressed to. Finally, it is a matter of aligning declared goals with effective practices. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rsa/847 |