Titre | Ce que le “Libre” fait aux “libristes” | |
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Auteur | Gael Depoorter | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 46, no 2, 2015 De nouveaux mondes de production ? Pratiques makers, culture du libre et lieux du “commun” | |
Page | 21-42 | |
Résumé |
Le développement d'une informatique personnelle a transformé le regard porté sur ses techniciens. Cependant, malgré l'apparition d'une abondante littérature sur la “culture” hacker, ils restent largement invisibles d'un point de vue de leurs inscriptions sociales. Cet article s'appuie sur une enquête de terrain menée dans le cadre d'un doctorat portant sur l'institutionnalisation de la “communauté des logiciels libres”. Il vise à réinscrire l'occupation des hackers, “libristes”, et autres passionnés d'informatique de la “communauté du Libre” dans des processus sociaux classiques. La restitution des parcours de vie devra nous permettre de réduire l' “étrangeté” souvent accolée initialement au phénomène hacker. Nous avons typifié trois populations aux enjeux spécifiques qui sont autant d'investissements dans le “Libre” : les étudiants en informatique, les professionnels et les amateurs passionnés. Il s'agira d'aborder quelques-uns des facteurs contribuant aux processus d'attachement institutionnel. Nous proposons ainsi d'examiner la manière dont les personnes que nous avons rencontrées font du “libre” et font le “Libre” à travers la façon dont elles s'y inscrivent.« Cette perspective [réflexive sur les mécanismes de l'institutionnalisation] conduit à mettre l'accent sur la construction de l'institution comme résultat d'engagements et d'activités hétérogènes, jamais complètement voulu par quiconque non plus que jamais totalement contrôlé par personne, sans rien abandonner de l'idée que cette institution échappe, pour cette raison même, à ses auteurs comme à ses interprètes, quoiqu'elle n'ait cependant peut-être pas d'autre consistance que celle que lui confère la variété des entreprises tendant à s'en saisir et à s'en servir » (Lacroix/Lagroye, 1992 :9-10). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The development of personal computing has transformed how its technicians are perceived. However, despite the appearance of an abundant literature on hacker “culture”, they remain largely invisible from the viewpoint of their social insertions. This article is based on a field investigation carried out in the context of a doctorate dealing with the institutionalization of the “Free/Libre and Open Source Software (F/LOSS) community”. It seeks to resituate the occupation of hackers, F/LOSS defenders, and others computer aficianados of the “F/LOSS community” in traditional social processes. This restitution of their life courses should enable us to reduce the “strangeness” often initially attached to the hacker phenomenon. We have distinguished three populations with specific stakes, all of which represent investments in “F/LOSS”: students in computer sciences, professionals, and impassioned amateurs. This will involve taking up some of the factors contributing to institutional attachment processes. We thus propose examine how the people we met work with “F/LOSS” and build the “F/LOSS” via the ways in which they are involved in them. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rsa/1502 |