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Titre Nier la souffrance au travail, naturaliser la violence sociale : un écueil psycho-thérapeutique centenaire
Auteur Christophe Demaegdt
Mir@bel Revue Cahiers de psychologie clinique
Numéro no 51, 2018/2 Travail et souffrance
Rubrique / Thématique
Les logiques du travail
Page 57-78
Résumé Cet article aborde certaines difficultés conceptuelles auxquelles les cliniciens qui font face à la souffrance au travail de leurs patients peuvent se confronter, dès lors qu'ils se réfèrent à la théorie psychanalytique. En partant de l'analyse des textes relatifs à l'entité fondatrice de la psychopathologie psychanalytique du travail, à savoir les névroses de guerre, l'article montre que la conceptualisation freudienne passée à la postérité, et considérée aujourd'hui comme classique, procède d'un déni de la souffrance et travail, assortit d'une naturalisation de la violence sociale. Force est alors de constater que cette psychanalyse ne dispose pas des outils conceptuels qui permettent de se référer au travail, de l'écouter, de le comprendre, et de l'interpréter. L'auteur propose de reprendre certaines propositions conceptuelles de Freud, originales mais restées sans suite, et de les réexaminer à partir de la référence à la clinique du travail contemporaine. En conclusion, il s'agira d'envisager une théorie sociale psychanalytique alternative au modèle canonique, qui accorderait une place centrale à la référence au travail.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Denying suffering at work, naturalizing social violence: A century-old psychotherapeutic stumbling blockThis article discusses some of the conceptual difficulties that clinicians dealing with the work-related suffering of their patients may face when they refer to psychoanalytic theory. Starting from the analysis of the texts relating to the founding entity of psychoanalytic work psychopathology, namely the war neurosis, the article shows that the Freudian conceptualization passed on to posterity, and considered today as classical, proceeds from a denial of work suffering, matches naturalization to social violence. It is clear that this psychoanalysis does not have the conceptual tools that make it possible to refer to the work, to listen, to understand, and to interpret it. The author proposes to take up some of Freud's original conceptual propositions, which have remained unfulfilled, and to reconsider them from the reference to the clinic of contemporary work. In conclusion, it will be a question of considering a psychoanalytic social theory that is an alternative to the canonical model, which would give a central place to the reference to work.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPC_051_0057